Chapitre 32

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Le cabinet n'a pas beaucoup changé en une semaine. Les mêmes personnes, la même atmosphère, le même bruit, et pourtant, le même silence quand je débarque dans une pièce. Dès mon premier pas à mon étage, je vois tout le monde se retourner vers moi et se taire. Le seul bruit de mes talons résonne dans la salle alors que je la traverse pour rejoindre mon bureau.

Je suis épuisée après la courte nuit que je viens de passer, mais je garde la tête haute et le dos droit en passant devant toutes ces personnes. Puis, lorsque je referme la porte de mon bureau derrière moi, je pousse un long soupir en roulant des épaules pour me détendre. Mais ça ne dure qu'une seconde, parce que je découvre ma grand-mère assise devant mon bureau au moment où la porte s'ouvre sur William.

— Je voulais te prévenir que ta grand-mère était là, marmonne-t-il

Il paraît essoufflé, comme s'il venait de courir pour me dire ça, alors que j'ai la présence de ma grand-mère juste devant moi. Alors, je lui adresse un regard noir avant de refermer la porte devant lui et me retourne lentement vers elle.

— Bonjour, Grand-Mère.

— Ava.

Elle se lève et s'avance vers moi. Quand je croise son regard, j'essaie de me souvenir des choses que Trevis m'a dites sur elle. J'essaie de voir la femme indépendante et capricieuse qu'il m'a partagée, mais je n'arrive qu'à voir la froideur qu'elle a toujours représenté.

— Je suis contente de savoir que tu es toujours en vie.

Je fronce les sourcils, ne sachant pas trop comment réagir à ça. Je devrais pourtant être habituée à ses piques désagréables, mais ce n'est pas si facile.

— Pourquoi ? Après mon accident de voiture qui n'a pas semblé vous inquiéter plus que ça ou parce que je rentre de Whitesboro où j'ai passé la semaine entourée de Black Bikers ?

Elle claque sa langue contre son palais, me mettant au défi de continuer à parler, alors je me renferme et me tais. Elle redresse le menton et me jauge du regard, comme la dragonne qu'elle est.

— Ce n'est pas parce que tu as passé une semaine avec eux que tu peux te permettre de me parler sur ce ton, Ava. N'oublie pas que tu es celle que tu es, grâce à moi et justement grâce à leur absence.

Je fronce le nez en la fusillant du regard et la contourne pour aller m'installer à mon bureau. Reprendre ma place, celle de la grande avocate reconnue, me permet de m'affirmer et je relève le menton.

— Leur absence n'a rien changé à la personne que je suis aujourd'hui, disons plutôt qu'elle vous a permis de mieux me contrôler. N'est-ce pas ?

— Je te demande pardon ? Comment peux-tu dire quelque chose comme ça ? Je ne t'ai jamais contrôlé et je...

— Nous ne sommes pas d'accord, pas la peine d'en faire une histoire, la coupé-je. Pourquoi êtes-vous ici, Grand-Mère ?

Rouge de colère, je la vois me fusiller du regard et secouer rageusement la tête avant de s'avancer vers moi.

— Je voulais savoir comment c'était passé cette semaine, mais j'imagine que j'ai maintenant ma réponse. Trevis a bien dû te raconter ce qu'il voulait, n'est-ce pas ? Après t'avoir manipulé en te faisant croire qu'il était mort, après tout, pourquoi...

— Vous aussi, vous avez reçu une lettre, n'est-ce pas ?

— En quoi cela te concerne ?

— Je vous pose une question, vous n'avez qu'à y répondre.

— Je n'ai aucun compte à te rendre, jeune fille.

— Je vous demande ça parce qu'il a envoyé une lettre à mon père, vous et moi. Sa famille. Du moins, celle qui lui a été arrachée.

Black Bikers, Tome 3 : La lionne enragéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant