Black Bikers, Tome 3 : La lionne enragée

Chapitre 7

Personne n'est venu dans ma chambre depuis le départ de Harry, et lorsque, par curiosité, j'ai ouvert la porte, je me suis retrouvé confronté à deux jeunes. Ils m'ont regardé comme si j'étais la cause de tout leur problème et j'ai finalement refermé la porte pour fuir la réalité. Cette vérité qui me rappelle que j'ai collaboré avec un groupe qui cherchait à nuire aux Black Bikers. Évidemment, je savais qu'ils n'étaient pas bien intentionnés, mais je n'aurais jamais imaginé que c'était justement ces mêmes personnes qui avaient tenté de tuer Trevis Black. À ce souvenir, mon cœur se crispe et je serre les dents.

Depuis, je suis allongée dans le lit. J'ai tenté d'avancer sur mon travail, mais une migraine m'a aussitôt ramené à la réalité et j'ai finalement abandonné pour commencer le livre que Noémie m'a tant conseillé. Je n'ai rien d'autre à faire et je n'aime pas vraiment regarder la télévision, alors je me suis simplement mise à lire pour m'occuper. Depuis une heure, j'ai bien avancé dans le roman et je comprends finalement l'engouement que Noémie m'a démontré en me le conseillant. Je me retrouve happée dans une histoire si originale que je n'arrive pas à fermer le livre.

Ce n'est que lorsque la porte s'ouvre que je reviens dans la réalité, quittant ce monde féerique aux côtés de protagonistes aussi forts que courageux. Cependant, je suis bientôt à la fin du chapitre et lorsque j'entends une voix autour de moi, je lève mon doigt pour l'arrêter et pouvoir finir tranquillement mon chapitre. Une fois fait, je glisse le marque-page à l'intérieur et referme le livre pour relever la tête.

La première chose que je vois est la blouse blanche de l'homme. Ce n'est pas la docteure Gray et j'arque aussitôt un sourcil. Je m'attendais à son retour, pour pouvoir enfin signer les papiers de sorties et partir, mais lorsque j'atteins enfin son visage, je perds mon souffle et sortir d'ici ne m'intéresse plus autant. Il faisait noir, cette nuit, mais je pense avoir été assez attentive et traumatisée par cette soirée pour pouvoir reconnaître mon agresseur malgré tout. D'autant plus grâce à cette fameuse cicatrice qui part de sa lèvre jusqu'à sa tempe. Je cligne des cils alors qu'il se met à sourire en attrapant mon dossier au pied du lit.

— Madame Moon, ravie de vous revoir.

Mon souffle se perd et je me demande soudainement où sont passés ces jeunes qui surveillent ma chambre. Pourquoi n'ont-ils rien vu ? Pourquoi n'ont-ils pas agi ? Pourquoi ne sont-ils pas là ? Si je n'ai pas le droit de sortir, ils devraient porter plus d'attention à ceux qui rentrent ! Même un présumé médecin.

— Comment se passe votre vie ?

Lorsque je pose cette question, je vois la curiosité dans son regard alors qu'il arque un sourcil.

— Pardon ?

— Je veux dire... En tant que policier et médecin, ce n'est pas trop compliqué de vivre ?

Il se met soudainement à sourire en reposant mon dossier et s'approche alors de moi. Nonchalant, il hausse les épaules et vient poser une de ses fesses sur le lit pour me regarder.

— Je sais être surprenant. Comme vous, en réalité. Vous cachez dans un arbre, c'était surprenant.

— C'est vrai que vous n'y aurez jamais pensé. Vous préférez récupérer des inconnus sur le bord d'une route et les emmener.

— Pas si inconnu que ça, finalement.

Il me fait un clin d'œil alors que je fronce les sourcils. Lorsqu'il se relève du lit, il le contourne et se rapproche de mes perfusions. Aussitôt, je sens l'adrénaline m'envahir et j'ouvre la bouche, prête à crier, mais il le voit et secoue doucement la tête en posant un doigt sur mes lèvres.

— Si j'étais vous, je ne ferais aucun bruit.

Je fronce les sourcils en tournant la tête pour qu'il ne me touche plus, mais bientôt, il attrape ma perfusion et commence à introduire quelque chose dans le liquide. Sans réfléchir, je retire l'aiguille de mon coude et secoue la tête.