Nos destins liés

V - Zoé

Je me fais réveiller par des coups dans ma porte de chambre. Je grogne. Lary entre dans ma chambre et retire le drap de mon corps.

- Zoé bouges ! Ton réveil n'a pas sonné ou quoi ? C'est l'heure du bus.

- Quoi ?

- Dix minutes. Vai !

Je bondis de mon lit, enfile un jean et un débardeur. Je mets du mascara et attache mes cheveux en queue de cheval, le tout en courant. J'enfile mes converses et attrape mon sac non défait de la veille.

Je cours dans les escaliers, attrape une pomme et sors de la maison. Rony a déjà pris les devants, tandis que Lary m'attend. Nous arrivons à l'arrêt pile à l'heure. Je mange ma pomme, sous le regard de tout le monde.

Je monte dans le bus, visse mes écouteurs dans mes oreilles et continue de manger. Je soupire. La journée commence bien.

Arrivé au lycée, j'ai rejoint directement l'étage des mathématiques. Je ne me sens pas très bien et préfère éviter le groupe ce matin. J'ai la tête qui tourne lorsque je me pose enfin contre le mur de ma salle.

Le professeur ouvre et je n'attends même pas la sonnerie pour m'installer. Je dépose mon sac sur la chaise à mes côtés et je viens poser ma tête dans mes mains. J'ai vraiment mal. C'est horrible. Un marteau piqueur me ferait du bien à côté.

La douleur se propage dans ma nuque, mes épaules et maintenant mes bras. La sonnerie retentit, me faisant sursauter et grogner. Elle vient de me briser les tympans. Le brouhaha des autres me pousse à les maudire.

Le prof commence son cours. Je ressens le regard de Rony sur ma nuque. Il me fixe et c'est désagréable. Le prof parle mais je ne parviens pas à suivre. Les mots me parviennent dans le mauvais ordre. Etourdit, j'essaie de reprendre un rythme cardiaque normal. Chose impossible.

Je fais donc glisser mon sac sur mes épaules et quitte les lieux. Je descends quelques marches en me tenant la tête et je perds l'équilibre. Je perds connaissance avant de toucher le sol.

_

Je me réveille. La lumière me brule les yeux. Ils ont du mal à s'accommoder mais finissent par voir plus clair. J'analyse la pièce. Des murs blancs et un lit, sur lequel je suis, un bureau dans ma diagonale et quelqu'un à mes côtés.

- Rony ? ai-je interpellé.

- Oh putain, Zoé.

- Qu'est-ce que...

- Tu as fait un malaise. Maman ne devrait pas tarder, tout va bien aller, ok ?

Je lui prends la main et passe l'autre sur mon visage. J'ai toujours la tête en vrac.

Notre mère arrive. Rony m'embrasse la main et se voit contraint de partir. J'essaies avec difficulté de m'asseoir avec l'aide de ma mère. Je me sens faible et désorientée, je tiens à peine en équilibre.

Sofia prend mon sac et m'aide à marcher jusqu'à la voiture. Je dépose ma tête contre la vitre et regarde le paysage défiler. Je ne reconnais pas le chemin de la maison. Je ne sais pas quelle heure il est. Je suis totalement perdue.

Je me redresse sur mon siège et regarde ma mère.

- On va où ?