LV - Noa

31 5 0
                                    

Le lendemain, je suis assise contre la tête de lit et regarde Zoé dormir. Cette femme est vraiment magnifique. Ces quelques années l'ont embelli alors que je ne pensais pas ça possible. Ce petit bout de femme me rend dingue. Tout s'agite à l'intérieur de moi. Sa simple présence me met hors de contrôle. Je dois contrôler. Je ne peux pas la blesser. Je ne veux pas lui faire du mal.

Son odeur. Sa chaleur. Sa peau. Tout m'attire à elle. Tout réveil cet instinct animal. Je pensais contrôler assez pour pouvoir la revoir. Il faut croire que cette fille fait l'effet d'un cataclysme dans mon être. Ou ce sont peut-être ces lieux. J'ai vraiment l'impression d'être redevenue novice et de devoir contenir chaque seconde, de chaque minute pour ne pas la mordre ou lui faire du mal.

J'ai baissé les yeux sur mon avant-bras et j'ai glissé mon pouce sur ma rune. Laly m'a dit que ça allait être compliqué. Qu'elle allait probablement être ma kryptonite. Nous avons été liés par une prophétie. Il est logique que Zoé soit mon plus grand point faible. Même après des années d'entraînement et de lutte pour pousser la chose encore plus loin afin d'être prête. Tout ceci ne semble pas suffisant. Je perds tous mes moyens à ses côtés.


Zoé soupire. Je tourne ma tête vers la brune.


- Tu es réveillée depuis longtemps ? Demande-t-elle les yeux clos.

- Non, du tout.


J'ai menti. Je n'ai pas réussi à dormir. Dormir est d'ailleurs devenu quelque chose de futile dans mon monde. Ce n'est plus une nécessité. On le fait de temps en temps, pour reconnecter à notre côté humain mais ce n'est plus un besoin.

Zoé se redresse sur ses avant-bras et se frotte les yeux. Le drap glisse sur son dos, dévoilant un peu plus de peau. Je retiens mon souffle à cette vue. La chair de poule qui se dessine sur sa peau est un petit supplice en plus.


- Je descends préparer les petits déjeuners, prends ton temps. Ai-je dit en sortant du lit.


Zoé a acquiescé en grognant. J'ai enfilé un pantalon et un t-shirt, puis je suis sortie de la chambre. La porte fermée, j'ai soupiré. Hier soir, tout ceci n'était pas problématique. Je n'ai pas lutté pour me contrôler. Ce matin, c'est une autre histoire et ça commence à m'énerver.

Je descends et me dirige vers la cuisine. Hier, j'ai ramené de quoi faire le petit-déjeuner, alors j'installe le tout sur la table. Une fois finis, j'analyse la table et me contente d'apprécier mon travail. Je soupire en regardant l'heure.


C'est peut-être encore un peu tôt pour tout le monde. J'ai donc un peu de temps pour aller chasser. Zoé m'a mise dans tous mes états, un simple repas humain ne m'aidera pas pleinement. Mais ici, je ne suis pas dans mon monde. Ce n'est pas mon territoire. Je ne peux pas aller chasser, sans risquer de déclencher des conflits ancestraux.


- Salut. Grogne Adam en s'étirant.

- Salut beau brun.


Le métis vient me prendre dans ses bras. Je contracte la mâchoire et baisse la tête lorsqu'il me lâche.


- Ça ne va pas ?

- Disons, que la route a été longue hier et que je manque un peu d'énergie ce matin.

Nos destins liésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant