Nos destins liés

XIII - Noa

Toujours dans le salon du haut avec ce petit groupe que j'apprécie de plus en plus au fil du temps. La musique enrobe les lieux et donne à ce moment un côté très léger. Zoé tape le tempo de la musique sur mes cuisses. Jusqu'à la partie qui part dans tous les sens. Où la brune éjecte mes jambes et commence à danser comme si c'était la dernière musique qu'on lui accordait d'écouter.

Voilà comment, naturellement Zoé est monté sur une chaise, que cette dernière, c'est fendu sous son poids et qu'elle est désormais au sol, habillé de son propre sang.

- P*tain Zoé tu vas bien ? s'écrie Jade.

Elle éclate de rire. J'observe l'air de rien et regarde ses tibias qui saignent. C'est superficiel. La brune se dirige vers le lavabo, humidifie un chiffon et se nettoie les jambes. Lary, Rony et moi, nous asseyons comme si de rien était et Jade est perdue.

- La vie a décidément envie de me baiser. Râle-t-elle.

- Je vous présente notre Zoé nationale, miss casse-cou ! Crie Rony.

Avec Lary nous applaudissons. Zoé rigole et nous offre la merveilleuse vue de son majeur.

- Ne sois pas vulgaire, petite sœur. Répond Rony d'un ton supérieur.

- Ça va ? Demande Jade en s'avançant vers la brune.

- Nickel !

- Tu es sure ?

- Oui m'dame.

J'ai entendu un craquement. Seulement, il était assez minime pour ne pas alerter tout le monde. Zoé est déjà debout à rigoler à tout-va. L'inquiétude de Jade est véritable, mais c'est superficiel et déjà réparé. Zoé revient pour s'asseoir, mais je la tire par les hanches et s'assieds sur moi comme une princesse. Je regarde ses jambes et passe mes doigts dessus.

- Tu n'as pas trop bobo ?

- Si !

- Il va falloir amputer les deux jambes alors, jeune fille.

- Non !

Et la voilà en train de courir comme une enfant dans la maison, avec moi à ses trousses. Je descends jusqu'au salon du bas, nous passons devant Paul et Sofia qui regardent la télévision et éclatent de rire à notre passage.Puis nous montons au premier. 

J'arrive à la choper en plein vol avant qu'elle ne regagne les escaliers pour aller au deuxième. Je l'amène dans sa chambre. Essoufflée, je la fixe, mes mains agrippées à ses hanches et elle est à bout de souffle. J'éclate de rire, suivis de près par Zoé.

- Vous allez me couper les jambes alors ? Dit-elle d'une voix d'enfant.

- Et perdre le plaisir de te courir après ? Non.

- Alors nous continuerons à nous courir après.

Cette simple phrase est lourde de sens. Je me suis perdue dans ses yeux, je ne suis plus là, sans rien autour. Seulement elle et moi. Mon regard dérive vers ses lèvres, je passe ma main sur sa nuque, elle sourit. La porte s'ouvre à la volée, me faisant sursauter et m'enlevant des bras de Zoé.