Chapitre 37 : Un nouvel allié

378 60 457
                                    

- Relâchez-le voyons !

- Mais Monsieur !

- Un enfant faire un attentat envers ma personne ? Vous n'êtes pas sérieux !!! Allez, relâchez-le !

Alors, Natsu, sans ménagement, fut relevé. Les poignes de ses agresseurs étaient fermes, assurées. Son corps fut réduit à celui d'un pantin articulé.

Il ne résista pas, il n'avait pas le choix.

Les silhouettes le posèrent sur une chaise, quoi que... non, pas tout à fait... il n'y avait pas de dossier. Aussitôt, le garçon aux cheveux roses se sentit partir en arrière. Il roula des yeux. Perdre ainsi ses facultés, cela ne lui arrivait jamais ! De toutes ses forces, il tenta de s'accrocher à quelque chose, n'importe quoi qui pouvait lui servir de levier !

Il ne trouva rien.

Ses mains restèrent nouées dans son dos, ses pieds s'envolèrent dans les airs, presque à la verticale. Il bascula vers l'arrière sans rien tenter, sans bouger, juste des pupilles ! Pupilles coincées sous un sac...

Bon sang ! Quel tableau !

Un rire fusa sur sa droite. Natsu se crispa, prêt à s'écraser au sol. Il ferma les poings, serra les dents et banda ses muscles. Mais, la rencontre avec le plancher ne vint jamais. Une immense paluche le rattrapa de justesse. On lui empoigna la cheville, on le redressa, on le déposa à nouveau sur son siège. Une main lui tapota la cuisse. Une voix clama, mais il n'entendit que des sons, un peu comme un mantra. Peut-être que ces gens parlaient une autre langue ? Peut-être... Pas sûr.

L'adolescent, perplexe, essaya de sonder les environs. Il était toujours attaché. Sa tête toujours confinée. Il n'y voyait rien. Il ne sentait rien. L'espace autour de lui tournait à vive allure. Comme dans les montagnes russes. Comme dans une centrifugeuse.

Pris de nausée, l'ancienne Salamandre voulut sauter au sol, ancrer ses pieds dans la Terre. On l'en empêcha. On le força à rester planté sur ce siège bien trop éloigné de la surface qui le rassurait tant.

Qui ? Qui osait ? Qui le rendait faible à ce point ? Quelqu'un ? Quelque chose ? Quoi ?

Sans ses sens hors du commun, le pauvre Natsu n'était rien, juste... incapable de rien ! C'était la première fois qu'il vivait ce genre d'expérience. Se sentir démuni, il détestait ça ! Il ragea, prit sur lui, rassembla ses forces.

Une sorte de cagoule reposait sur son visage et se collait à son nez à chaque inspiration. Une cagoule, un cabas... en coton probablement... ou en velours peut-être... un tissu occultant en tous cas.

Il huma l'air. L'odeur lointaine du gymnase et celle haut de gamme de son voisin, mélange de clous de girofle et de cannelle firent frétiller son nez. Il laissa son ouïe glisser et s'épandre hors de ses tympans. Le grésillement d'un appareil électrique et la respiration apaisante de l'homme à ses côtés résonnèrent un instant dans ses pavillons d'oreilles. Petit à petit, il prit conscience du souffle minuscule d'un conduit d'aération, qui faisait virevolter une toile d'araignée sur sa gauche. Pas le moindre insecte cependant, ils s'étaient tous enfuis. Enfin, il écarta les doigts, prêt à happer la moindre trace d'humidité, de chaleur, la moindre trace d'existence.

La colère gonfla en lui à la manière d'un réacteur au démarrage. Lentement. Vite. Implacable.

Il se mit à grogner, à grogner comme un animal sauvage, puis il poussa un hurlement qui amassa toute sa fougue, toute sa chaleur incandescente au bout de ses doigts, au travers de ses mains.

Des applaudissements retentirent sur sa droite. Avec clarté, des mots lui parvinrent. Il tendit l'oreille. Cette voix... cette voix... Il la connaissait ! Il l'avait déjà entendue, mais où ? Mémoire de poisson rouge ! Il n'en avait aucune idée. Il pesta.

Un Idéal - PARTIE 1: Les SélectionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant