Chapitre 39: Imbroglio

379 57 471
                                    

Hadès serra ses doigts, s'enfonçant le long des os de Natsu. Puis, il murmura:
«Le Roi sait maintenant qui tu es... ma petite Salamandre ! Tu es à moi !».

Les potentielles recrues s'étaient remises à jouer : tirs au panier, passes à deux, à trois, à cinq... La compétition faisait rage, chacun voulait sortir du lot. Ils étaient une bonne vingtaine à exécuter les mêmes gestes, les mêmes tirs. Ennuyant en vérité !

Personne ne les regardait vraiment. Les spectateurs fixaient le Roi - C'était rare de le voir sorti de sa forteresse de Crocus - ou bien ils observaient ce gamin aux cheveux roses, celui qui revêtait dorénavant le maillot de Fioré. Les questions fusaient, la curiosité tenait ce petit monde en haleine. Quelque chose d'important était en train de se jouer, tout le monde le sentait.

*****

Natsu, blanc comme un linge, osait à peine respirer. Il regardait droit devant lui. Les grosses paluches posées sur ses épaules le clouaient sur son siège, l'isolaient du monde. Le souffle odieux du vieillard dans le creux de son cou lui tétanisait les neurones.

Il brûlait de se lever, d'envoyer au diable ce cafard, ce macchabée ! Mais, il en était incapable, son corps était pris en étau. Prisonnier.

Réfléchis Natsu ! Réfléchis !

Le Roi savait pour la Salamandre... Il savait que c'était Natsu la Salamandre... Alors quoi ? C'était quoi le souci ?

Que voulait Hadès ? Qu'avait-il prévu ?

Putain réfléchis !

L'haleine du boss de la clandestine dansait autour de lui, l'étourdissant d'effluves nauséabondes. Cette puanteur se condensait sur sa peau, sa bave gouttait sur son cou.

Immonde ! Répugnant !

Le dégoût augmentait, le malaise l'enveloppait et Natsu ne bougeait toujours pas. Le corps mou, la peur à fleur de peau, il... il subissait !

Allez Natsu ! Fais un effort !

Le jeune homme réprima un soupir. Il n'avait plus la force, il perdait l'envie. Il restait là, immobile, à attendre.

Natsu blanchit. Natsu frémit. Il pencha la tête, un filet de bave au coin des lèvres. L'espérance de s'en sortir... il n'en avait plus. Il appartenait à la clandestine. Il le savait. Il l'avait toujours su. Le tatouage, c'était une laisse, son harnais de dressage personnel. Sa dette, il ne pourrait jamais la rembourser. Rakheid jouait au poker. Il gagnait souvent, mais c'était insuffisant. Natsu le savait. Rakheid aussi. Y avait rien à faire. Hadès était son maître. Il était temps qu'il l'accepte.

La prise dans ses omoplates se resserra. L'adolescent ferma les yeux, souffla. Il acceptait son sort. Il avait essayé de s'en tirer, mais ça rimait à quoi ? À rien... À rien.

C'était son destin.

Soudain, sur sa gauche, un éclat jaune happa son attention. Pétrifié, ses yeux pivotèrent d'eux-mêmes, attirés tel un insecte par une lumière éblouissante.

Lucy.

Il cligna des yeux, la bouche semi-ouverte.

Lucy !

Elle était en train de déambuler dans les gradins. Elle avançait d'un pas décidé au travers des rangées de spectateurs, là-bas, pas loin, sur la droite. Son visage était fermé, en colère peut-être, inquiet aussi. Le rosé déglutit.

Un Idéal - PARTIE 1: Les SélectionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant