Chapitre 30: La ligue clandestine

393 68 623
                                    

- Rakheid, souffla-t-il. Tu es là... Fais quelque chose! J'ai trop mal!

Rakheid réagit immédiatement. Il accourut vers son frère, palpa son bras avec précaution et fronça les sourcils. Natsu resta cloué au sol, les mâchoires soudées, les yeux irrigués de larmes. Il ne disait rien, ce n'était plus la peine : inutile de crier sa douleur, son visage en était ravagé.

La bande d'adolescents l'encercla sans rien dire, inquiète. Erza vint tout prêt de Lucy et lui prit la main. Les deux filles se serrèrent fort, affolées. Il avait tellement mal, sa douleur transparaissait de partout et les atteignait elles aussi. Pendant un quart de seconde, le regard de la blonde s'accrocha à celui du rosé. Lucy blanchit, son cœur s'assécha.

Natsu... murmura-t-elle en pressant la main de son amie tant c'était difficile pour elle de le voir ainsi.

Ça va aller, essaya vainement de la rassurer Erza. Son frère a l'air de savoir ce qu'il fait.

Lucy ne broncha pas, ses yeux étaient inondés. Elle le regardait, incapable du moindre mouvement, dans l'attente de... de rien...! Elle souffrait, elle souffrait pour lui.

Ok... Nat... On va faire comme la dernière fois... ça va aller ? demanda Rakheid d'une voix calme, dissimulant parfaitement la panique qui assombrissait ses pensées.

Grouille ! supplia le rosé, blanc comme un linge. Fais-vite, je t'en prie ! Je... je vais pas tenir...!

Son visage était crispé, il était à moitié avachi contre le sol, il se tenait le bras. Ses yeux lançaient des éclairs en même temps que son corps était parcouru par des spasmes. Rakheid regarda dans toutes les directions, la mine sombre. Il n'aimait pas les spectateurs. Il ne supportait pas de voir son frère souffrir. Il se passa vite fait une main sur le front, son tatouage le picotait.

Heureusement, il savait exactement quoi faire. Il inspira.

Je vais avoir besoin d'aide, déclara-t-il.

L'épaule était complètement retournée. Rakheid savait qu'il devait la replacer au plus vite, sinon les nerfs et les tendons risquaient de ne pas être suffisamment oxygénés. Il se retourna, à la recherche de quelqu'un qui n'avait peur de rien, quelqu'un de froid, de...

Natsu, pris de soubresauts, lui désigna Dobengal.

C'est... c'est une... groupie, murmura-t-il en ravalant un sanglot.

Toi ! ordonna alors Rakheid au joueur de Sabor Tooth. Tu vas m'aider !

Les yeux de Dobengal s'arrondirent d'un seul coup. Depuis tout à l'heure, il ne faisait que de les couver du regard. Être à leurs côtés... C'était... C'était comme un rêve. Le Mage Blanc ! La Salamandre ! Ces deux êtres étaient justes en face de lui ! Il n'en revenait pas. Alors, il n'hésita pas une seconde. Son visage se para à son tour d'un masque tout professionnel.

Bien sûr, dit-il précipitamment. Que dois-je faire ?

Vous ne voulez pas attendre le docteur ? s'écria Simon qui semblait aussi mal en point que le plus jeune des frères. Lyon est allé...

Non ! le coupèrent violemment les deux frères.

Si tu as la frousse, casse-toi ! grogna Rakheid. D'ailleurs, reculez tous, laissez-nous de l'air !

Les jeunes reculèrent d'un pas, guère plus. Ils ne pouvaient détacher leurs yeux du rosé. Ils se sentaient mal pour lui, ils avaient mal pour lui ! De violentes et brusques contractions parcoururent les muscles de ses membres et de son visage. Le malheureux Natsu retenait son bras de toutes ses forces. Ce dernier retombait flasque et mou, presque mort contre son torse. Déjà ses yeux se révulsaient. Mais... Il ne tombait pas, il ne s'évanouissait pas. Ses yeux brillaient, reluisaient d'une couleur ambrée.

Un Idéal - PARTIE 1: Les SélectionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant