Divagations d'une louve

Avec le sourire

Que faire, que choisir.
Sensations de vide, d'abandon.
Je suis malheureuse en cette nuité.
Le temps passe si vite, et pourtant la douleur ne s'estompe point.
Je ne me respecte pas, je ne me supporte pas.
Je peux choisir de tout perdre. C'est là l'étendue de ma liberté.
L'illusion, ma seule bulle d'oxygène. Je me suis enfoncée trop profondément dans les abysses. Si je l'éclate, à trépas je passerai.
L'air se fait de plus en plus rare à mesure que le temps passe. Est-ce que j'attends ou est-ce que j'en finis plus vite ?
Tout perdre, encore une fois.
Les promesses sont vaines, je n'y crois pas.
J'abandonne. Prendre courage et en finir une bonne fois pour toute. Je suis terrorisée.
Tant pis.
Les conséquences, j'ai l'habitude. Je vais serrer les dents, je n'ai même pas la force de me débattre.
Se noyer est un évènement très particulier. Je regardais la fatalité en face, j'embrassais mon destin, pour une fois que je me laissais aller. Ce jour-là j'aurais pu mourir. Et pourtant, j'étais sereine. Le temps s'était arrêté, la lumière était magnifique à travers l'eau. Je m'enfonçais, je m'étouffais, et pourtant, un poids s'était levé de mes épaules. Je me sentais légère, je me sentais entière, je me sentais... Libre.
J'ai envie de retirer toute étiquette. Absolument toute étiquette, ne pas m'en coller d'autre.
Libre...
Il n'y aura point de sauveur, seulement d'autres maîtres, d'autres cages, d'autres prisons...
Libre.....
Je ne veux plus que l'on me touche, je ne veux plus m'enchaîner, je ne veux plus qu'on vienne me quérir.
LIBRE!
je veux percer cette bulle, je veux que l'eau glacée me morde, qu'elle emporte tout si cela est son souhait. Il n'y a qu'une seule chose qu'on ne pourra jamais me retirer : mon propre être. Rien d'autre n'a d'importance. Je me débrouillerai, j'en mourrai s'il le faut. Soit, mais ce sera avec le sourire.
Libre.

Libre de périr.
La lune est belle ce soir.