Tic, tac.
L'horloge tourne.
Tic, tac.
Le temps passe.
Il passe lentement, enfin, au ralenti. Moi qui ai couru toute ma vie pour le rattraper, le voici qui m'attend.
Tic, tac.
Mais toujours point d'ennui.
Je m'amuse, je construit, je communique.
Je ris, je pleure. Je ressens. Le temps va plus lentement lorsque l'on s'autorise à ressentir.
La vie ne fuit plus entre mes mains, tel de l'eau qu'on essaierai de retenir avec ses doigts.
Mais vais-je mieux?
Tic, tac.
Le temps continue de passer. J'avais oublié l'étreinte douloureuse de la solitude.
Tic, tac.
Le temps passe trop lentement.
Le temps passe trop vite.
Je n'ai toujours pas le temps de réaliser mes objectifs. Mais je suis fatiguée et trouve le temps de m'allonger au sol.
Tic, tac.
Je regarde le plafond, un visage de cire, inexpressif. À nouveau plus rien n'a de sens, plus rien n'a d'importance. Remettre le masque du bonheur. Faire semblant d'avancer, jouer mon rôle d'acteur à la perfection. À faire semblant, les choses se font vraiment. La créature que j'ai créée a une bien jolie vie. C'est bien.
Tic, tac.
Au moins, à jouer la créature, je ne m'affame pas, je me lave, je bois. Je n'ai pas à souffrir l'humiliation de devoir prendre soin de moi alors que je désire un sommeil éternel, contrainte par la souffrance d'un instinct de survie bien trop protecteur et présent.
Tic, tac.
Mes yeux ne se ferment toujours pas.
Insomnie, ceux qui ne rêvent pas.
C'est ce que je souhaitais, un sommeil sans rêve.
Mais le sommeil manque à l'appel.
Tic, tac.
J'ai mal, mon coeur se tord. Si je pouvais faire une crise cardiaque, trouverais-je enfin le sommeil ou même là Morphée m'ignorerait ?
Tic, tac.
Cet oubli prend longtemps à faire effet. Nietzche, j'ai du mal à appliquer votre leçon ces derniers jours. Mais je vais m'y appliquer plus en profondeur.
Tic, tac.
Que quelqu'un m'assomme. Que le silence puisse régner dans ma tête.
La folie m'obsède. Je me sens aussi stable qu'un funambule au dessus du vide. Étrangement, mon équilibre est sans faille. Ne puis-je donc pas enfin tomber?
Les gens essayent de prendre soin de moi. Ils devraient me laisser couler, au moins je m'endors au fond des abysses à suffoquer.
C'est si étrange de souffrir sans être mourrante d'un mal invisible.
Je l'aimais bien ma petite mort, cette extase dans les abîmes les plus profondes de mon âme. Il y a désormais un écho. Il ne devrait pas y avoir d'échos dans le néant.
Tic, tac.
Sortez de ma tête! Laissez moi seule ! Je ne veux pas vivre consciemment !
J'aime être un zombie, cette poupée au sourire peint en rouge.Je vis... alors je ressens le temps. Je n'aime pas ça. Remettez-moi dans mon enfer adoré.
SORTEZ DE MA TÊTE.Je vous hais de m'aimer.
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Divagations d'une louve
PoetryDes maux traversent mon âme. Ils m'ont fait ouvrir une page facebook pour partager ma peine et mes pensées, sachant pertinemment que personne ne les lirait, mais désormais, j'ai besoin d'un public, même infime, alors je viens les inscrire ici, espér...