Je ne comprends pas le désir tel qu'autrui le vie. Je le sais au regard qu'ils me jettent lorsque j'en parle ou arrête d'agir par mimétisme.
Le mimétisme, ma plus grande arme. À travers elle je peux m'immiscer n'importe où, me faire apprécier de qui je veux.
Un mirroir, c'est ce que je suis depuis ma plus tendre enfance.
On m'a toujours dis que les gens se détestent bien trop pour pouvoir apprécier un double d'eux-mêmes.
C'est faux.
Ils s'aiment tellement que leurs blessures et souvenirs sont trop douloureux pour être regardés en face. Alors je deviens eux, mais pas tout à fait. Je les regarde dans les yeux et lis ce qu'ils auraient aimé être.
Leur intimité ainsi mise à nue, ils se sentent troublés, ne comprenant pas cet attachement soudain à cet autre, désagréablement similaire mais curieusement pas totalement.
La danse peut commencer.
D'abord je les laisse mener.
J'observe, j'apprends.
Puis je transcende cet état, comme une ombre qui agirait avant soi, je prédis leur prochains pas légèrement avant eux. Plus le rythme avance, plus la semblance les fascine et les trouble.
J'absorbe leur être jusqu'à ce que mes pas guident les leurs. Et seulement dès lors mes intentions peuvent les guider en sécurité. Une fois la danse finie, ils s'accrochent à moi, ne souhaitant pas perdre ce lien, cette obession que j'ai délicatement cisaillée.
Et là mon désir est à son paroxysme. Ce regard, ce besoin viscérale qui transpire de leur être me nourri comme nulle drogue ne le peut. L'amour du pouvoir que je vois sur leur corps fébrile me donne envie d'arracher et consommer ce qui est mien.
Mais là est tout le dilemme.
Tout ce travail pour leur bien-être et sécurité, j'en ai une certaine fierté, alors je danse sur cette corde raide avec aisance au dessus de ce vide d'angoisse et d'envie d'autrui.
C'est là mon monde.
Puis il y a ces êtres différents.
Ils brillent d'une aura qui réchauffe, et qui m'attriste. Il ne me laissent pas les refléter, et ils me fascinent. Je n'arrive à rien voir en eux.
Subirais-je le même sort que je choisis aux autres ?
Peu importe car je reconnais ce délice. Et je les laisserais me faire danser quand ils le désirent.Je me vois.
Je te vois.
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Divagations d'une louve
PoetryDes maux traversent mon âme. Ils m'ont fait ouvrir une page facebook pour partager ma peine et mes pensées, sachant pertinemment que personne ne les lirait, mais désormais, j'ai besoin d'un public, même infime, alors je viens les inscrire ici, espér...