Divagations d'une louve

Ma vieille amie

Je ne m'y retrouve plus, je me suis perdue. Tout se mélange et se confond, dans ma tête, mon coeur. Mon âme est confuse. Rien n'a de sens, rien n'a de saveur. La bête hurle en moi. Plus rien n'est beau dans ce monde terne et vide de sens. Je cri, aucun son ne sort. Un silence affligeant m'étouffe, je suffoque. À quoi bon essayer, en quoi croire, en quoi espérer? Tout est vide, tout est néant. Le chaos m'enveloppe, ranger n'y fera rien. Il n'y a plus rien, je m'enfonce. Les sables mouvants en mon moi profond ne me laissent aucun échappatoire. J'arrête de me débattre et accepte mon destin. J'y suis déjà allée, j'y retournerai, dans cette abîme sans fond, le coeur de la tornade. Le calme plat dans un tourbillon de destruction. Il ne me reste plus que la rage. Je me sens seule, si seule. Personne ne peut m'atteindre. Je me sens tellement bien dans la noirceur, je me sens dans mon élément. Je ne veux plus rien, plus personne. Laissez-moi goûter de nouveau à cette saveur sanguine, ce doux breuvage de vie. Laissez-moi goûter au "tout" de votre existence et m'en repaître. Me nourrir de la vie de façon la plus primaire qui soit. Faire mien ce qu'il y a de plus inviolable. La bête rit en moi. Je lui avais manqué. Elle m'avait manqué également, je me retrouve, je ne fais plus qu'un à nouveau, loin de tout, loin de vous. Vous ne pourrez jamais m'atteindre, rien dans ce monde ne me convient, alors j'arracherai ce que je désire. Plus rien n'a d'importance, plus rien n'a de sens. Alors autant laisser la folie m'inspirer.

Je danserai sur vos dépouilles décharnées, laissant place à mon carnage.

Oh ma vieille amie, tu m'avais manquée. Tord-moi les tripes comme tu sais si bien le faire, toi la seule à pouvoir me donner un sursaut de vie,

À moi le cadavre ambulant dans un monde de fous.