Divagations d'une louve

Routine

Tel Neo, il m'est demandé de choisir entre la pillule bleue et la pillule rouge. Je dois choisir la bleue car je me retrouve toujours devant le même choix, dans une boucle progammée infinie, je ne rentre pas dans le terrier du lapin blanc.
Suis-je prisonnière ou libre de faire ce choix ?
Même lorsque j'attrape la pillule rouge, il s'avère que je suis incapable de l'avaler. Est-ce un traitement que de rester dans la matrice? Me drogue-t-on tel un fou dans un centre psychiatrique, attendant une docilité sans faille d'un animal blessé ? Je doute, je flanche, je défailli. Tout en moi se meurt et pue la pourriture. Mes organes font-ils encore leur travail? Je me décharne de l'intérieur telle une plante trop abreuvée de paroles stériles.
Ai-je réelement le choix ? Ou en ai-je l'illusion ?
La liberté que je convoite tant m'est hors de portée. Je coule dans une spirale sans fin, un destin sans faille.
Mon seul réconfort est la beauté. Il y en a des belles choses.
Je veux d'une relation sans le titre, d'un confort de vie sans le sacrifice.
Jalouse je ne suis même plus. L'Amour m'est si étranger. Je ne le reconnais plus. Qu'est-il arrivé à son visage ? Quel est ce masque de mort ? J'en ai peur.
J'ai dû avaler la pillule bleue car je me retrouve à nouveau dans mon lit, avec un goût amer dans la bouche. La routine frappe à ma porte, encore une fois. Il est l'heure de jouer mon rôle du vivant. Effectuer le même spectacle en boucle, encore et encore, m'abandonner à cet engrenage.
Ai-je le choix ? Ou l'illusion de l'avoir ?
Mes organes défaillent les uns après les autres, je me meurs. Je me retrouve de nouveau face à cette vieille pillule bleue.
Un traitement au désespoir.

Oublier.
Recommencer.