On dit que les yeux sont les reflets de l'âme.
Je ne saurais dire si c'est vrai, mais mon coeur vacille toujours d'un regard.Le premier, un regard triste, enfoncé de fatigue, rancune, haine, tristesse. J'ai voulu le bercer. Il a tenté de briser mes ailes pour tenter de me garder à ses côtés. Je me suis découverte la rage de vivre, me suis énervée et l'ai laissé à son sort.
Sur le chemin de ma liberté, un autre regard, un regard attendri, en m'écoutant passionnée, un regard profond, à l'écoute de ce que je ne disais pas, qui m'observe. J'ai fondu sous cette bienveillance volontaire. Il savait ce qu'il voulait et aimait, mais sans me l'imposer. Un partage de désir, un respect. Une fusion. Il m'a marqué au fer rouge au fond de ma rétine et jamais plus ne m'a quittée. Cette étincelle espiègle, habillée de son sourire en coin. Je me sentais si instable à côté, immature, une enfant, le coeur d'un oisillon. Je me voulais à la hauteur de ce regard que j'estime tant. Mes choix nous ont finalement fait prendre des routes différentes, bien que toujours accompagnée par cette empreinte de tendresse, hantée délicatement.
Ce choix était un autre regard. Ma plus grande honte. Un regard volontaire, qui savait ce qu'il voulait. Oui, je m'en rend compte désormais, de l'amalgame que mon cœur a fait, l'erreur de la peur du vide qu'il laisserait, la peur de le perdre. J'ai succombé à une contrefaçon, oui j'ai honte d'avoir cherché Son regard dans ce dernier, lui qui ne lui ressemblait pas, je me suis accrochée telle à une bouée à la moindre semblance possible. Ce côté volontaire... qui a été ma perte, ma punition, ma rédemption. Chaque salissure que j'y subissais, je me sentais responsable, je me voulais toujours plus forte, alors je bombais le torse à encaisser. Encaisser en concentrant mon regard dans le sien, me concentrant sur ce petit garçon qui hurlait de terreur et de douleur au fond. Il souffrait, je l'ai laissé transposer cette souffrance sur moi, par honte de mon choix, par honte de ce que je savais déjà. Ce n'est pas lui que j'aimais. Et un jour, l'instinct de survie prit de nouveau le dessus. Fatiguée d'être terrifiée, je me suis redressée face à l'injustice, prête à subir. Heureusement il a choisi de partir le temps que je m'exile. De joute il n'y eu point, je me savais perdante, il le savait aussi. C'est là ma seule reconnaissance envers cet homme.
J'avais été repêchée in extremis par un autre regard. Lui aussi était un petit garçon perdu, terrifié, mais sans le côté volontaire, sans violence. Il y eu un tactile timide, peu assumé, le regard fuyant, jusqu'à ce matin où en ouvrant les yeux, je l'ai vu me regarder, comme émerveillé. Un regard qui voyait enfin la lumière d'un trésor, les rayons de soleil l'emmitouflant de merveilles, j'ai été attendrie. Il était terrifié de me perdre, et tandis que je coulais de mon exil, il m'a pris la main et m'a fait des montagnes de promesses. Il ne pensait pas à mal, jamais, seulement, les promesses d'un coeur d'enfant ne peuvent assurer le sécurité d'une vie d'adulte. Dans ses propres mirages il faillit me submerger. Après tant d'épreuves il m'était compliqué de garder la tête hors de l'eau. Épuisée, solitaire, ... Je me voyais périr à petit feu. Dans des sursauts de vie je me voyais vociférer mes terreurs sur sa silhouette recroquevillée, ce regard terrifié face au rêve transformé en cauchemar. J'étais devenue une bête assoiffée de sang, fatiguée des batailles. Alors je ne voulais plus assombrir ces yeux noyés de larmes, terrifié pour moi, ne sachant comment m'aider, faisant plus de casse par ses tentatives que de bien. Nous avons passé un accord, celui d'arrêter là notre relation.
Me voilà donc, marquée de ces regards, dont un autre que je tairais dans ce texte car je l'ai déjà raconté tantôt.
Oui je suis là, emplie de gratitude pour la vie entière que j'ai, ma propre histoire, mon propre destin à tracer, un avenir rempli de regards à venir.
Quels récits m'attendent sur le chemin ?
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Divagations d'une louve
PoetryDes maux traversent mon âme. Ils m'ont fait ouvrir une page facebook pour partager ma peine et mes pensées, sachant pertinemment que personne ne les lirait, mais désormais, j'ai besoin d'un public, même infime, alors je viens les inscrire ici, espér...