BLACK ORPHAN

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Connaissez-vous le sentiment horrible de se faire trahir à chaque fois que vous donnez un peu de votre confiance ?

C'était un sentiment que je connaissais que trop bien, tout aussi bien que la culpabilité.

La vérité c'est que j'ai toujours bien plus aimé les autres qu'ils m'aimaient moi.

Encore une différence bien marquée.

La vérité c'est que je me suis toujours senti différente des autres et ça à toujours était le cas.

On peut mettre un tas de mot sur ma différence mais tout ce que j'ai toujours su c'est que je n'en voulais pas.

Je voulais être normale, ressentir les choses normalement, aimer normalement, mais..

C'était pour ça que je me renfermais sans arrêt sur moi, j'avais peur d'être blessée à nouveau.

Lorsqu'on connaît la souffrance comme je l'ai connu on fait tout ce qui est en notre pouvoir pour ne plus la ressentir quitte à ne plus rien ressentir du tout.

Par moment je regardai le ciel et je me sentais juste tellement reconnaissante d'être encore vivante.

Certaines personnes disent que là haut ils donnent les combats les plus dures aux plus forts soldats, j'aimais voir les choses sous cet angle.

Je me sentais juste reconnaissante de ce que j'avais en me disant qu'il y avait des gens qui souffraient bien plus que moi dans le monde, alors je me devais d'être forte pour eux et pour ma mère.

Ma mère

Elle me manquait terriblement, elle savait toujours quoi dire pour me remonter le moral, elle était tellement bienveillante.

C'était un ange sur terre.

Je m'arrêtai de courir en me tenant à un arbre.

J'étais loin dans la forêt, lorsque je levai la tête sur l'arbre je fis surprise de tomber sur l'arbre de Lyam.

Je me remémorais alors ce qu'il m'avait dit ce jour là.

Il me rappelait énormément ma mère avec ses métaphores loufoques.

Mais j'adorais ça.

Alors que je regardai les magnifiques branches de cet arbre je sentis une présence derrière moi.

Je n'eus pas besoin de me retourner pour savoir qui était derrière moi.

-Tu m'espionnes maintenant ?

-Je ne t'espionne pas.

-Alors qu'est-ce que tu fais Lyam ? Demandais-je en me retournant.

-Je m'assure juste que tu vas bien.

Quelques minutes s'écoulèrent avant que je reprenne la parole.

-Elle me manque.

-Ta mère ? Dit-il en se plaçant à côté de moi pour admirer ce que la nature nous offrait.

-Oui..

-Elle est fière de toi, j'en suis sûr.

-Ça j'en suis pas si sûre, si elle voyait ses enfants dans cet état elle serait déçue.

Il se tourna vers moi et attrapa mon menton délicatement.

-Crois moi elle est fière de toi.

-Comment tu le sais ?

-Parce que moi je le suis.

Mon cœur rata un battement.

Il avait cherché l'approbation de son père toute sa vie alors il savait très bien quelle importance avait cette phrase.