Chapitre 6 : L'Eglise

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Je suivis en titubant le chemin qu'il m'avait montré pour atteindre l'escalier. Je découvris une très belle salle de bain. Le contraste entre cette salle de bain et ma prison était la définition d'un oxymore.

La fatigue prit soudainement le dessus, et un mal de crâne intense m'envahit. J'étais épuisé, et me mis un instant à quatre pattes de façon à pouvoir poser mon front contre le carrelage frais.

J'avançai de quelques pas, elle était spacieuse, lumineuse, moderne. Si propre qu'elle me fit mal aux yeux. Décidant de me relever, je me mis face au miroir, et ne pus retenir un cri. J'étais dans un état...pitoyable, et c'était un mot bien faible pour me décrire.

Mais le plus étrange était mon reflet, je ne me reconnaissais pas. Avais-je aussi oublié à quoi je ressemblais? Apparemment la réponse était positive.

J'avais des cheveux bruns, sale et emmêlé. Mon visage était couvert de poussière laissant peu de peau blanche visible, j'avais une trace de sang séché sur le front. Ma tenue était...encore plus pitoyable. J'étais en sorcière, une sorcière déchiré, abimé et sale. Et il est vrai que je ne sentais pas la rose. Suite à cette découverte, je me sentis de nouveau m'évanouir.

Quelques secondes, ou minutes, plus tard, je me réveillai dans les bras du psychopathe. J'eus un mouvement de recul, et voyant que j'étais réveillé il me lâcha.

J'étais toujours dans la salle de bain. Combien de temps m'étais-je évanouie? J'étais toujours allongé sur le sol, et je voulus me lever mais le psychopathe mis sa main sur mon poignet. Je remarquai que sa main était plus froide que le sol.

-Si j'étais toi j'eviterais de faire ça, dit-il.

Je désobéis, et décidai de m'asseoir. Ma tête tourna encore plus, mais je n'allais pas lui montrer qu'il avait raison. J'étais énervé contre lui. Il m'observa quelques instants, puis il fermait les yeux et les ouvrit.

Je me reculai en oubliant la douleur jusqu'à toucher quelque chose avec mon dos, il avait de nouveau ses yeux noirs, et lorsqu'il ouvrit la bouche je pus voir ses dents pointues. Le mot vampire me revint à l'esprit. Il amena son poignet à sa bouche et mordit dedans, un cri sorti de ma bouche. Après deux secondes il écarta sa main ou au niveau de son poignet coulait un léger fil de sang. Ses yeux bleus me fixaient de nouveau, et il commença à s'approcher de moi.

-Arrière vampire! M'écriais-je en me levant.

Il se stoppa,

-Pour te guérir, dit-il en montrant mon poignet puis mon cou.

-Hors de question, refusais-je.

-Tu es affamé, et ta coupure n'a pas encore cicatrisé.

-Je m'en fiche, tu es peut-être un...un vampire. Mais pas moi.

-Tu es faible. Si tu bois mon sang, tu pourras aller mieux.

Je ne retins pas ma grimace. Mon dégoût devait être assez lisible sur mon visage pour ne pas avoir besoin à l'expliquer par des mots. Il avait l'air désarçonné.

-Une barre de céréale alors? Suggéra-t-il en en sortant une de la poche arrière de son pantalon.

-Volontiers, acceptais-je en la prenant rapidement. 

Il essuya son poignet sur son pantalon, et je remarqua avec surprise qu'il ne saignait plus et que sa blessure s'était refermée.

-Rejoins-moi en bas, après t'être...nettoyé.

*****

J'avais de nouveau des habits propres, je sentais à peu près bon, et je me retrouvais désormais à l'arrière de la voiture du psychopathe. En voyant la belle Mercedes noir intérieur cuir, je n'avais pas besoin d'être unsurdoué pour comprendre que l'argent n'était pas son problème.

Il m'avait depuis donné trois autres barres de céréales, toutes finis aussitôt qu'elles étaient dans ma main. Le psychopathe, ou monstre, avait le regard fixe sur la route. Et j'observais les maisons aux alentours en me demandant laquelle pouvait être la mienne.

-Tu n'as plus de maison, dit le psychopathe comme s'il lisait dans mes pensées. Elle a...été vendu.

-Pourquoi? Demandais-je surprise.

Cela avait été l'un des premiers refuges sur ma liste dans le cas ou j'arriverais à m'échapper. Or je venais d'apprendre que je n'avais plus de chez moi. Bizarrement cela ne me chagrina pas tant que ça, après tout je ne me souvenais même pas ou se trouver mon ancienne maison. Ce quartier que nous traversions m'était inconnu. La seule chose qui m'étais connus était la maison du psychopathe, sa voiture et...ben le psychopathe.

La voiture s'arrêta après plusieurs minutes à l'arrière d'une église, sur un parking déjà rempli de voiture mais vide de présence humaine. Je le suivis lorsqu'il sortit de la voiture, marchant jusqu'à une petite porte en bois que je n'aurais même pas remarqué s'il ne me l'avait pas montré.

-Ne fais pas de bruit, me dit-il en se retournant.

J'opinais de la tête, l'idée de m'enfuir était désormais éteinte dans mon esprit, la curiosité ayant pris le dessus. J'avais envie de savoir quel était ce mystère.

Nous arrivâmes dans un espace désert, un endroit qui ne doit jamais être fréquenté par les civils. Le psychopathe m'indiqua un escalier lui aussi en bois et très ancien. Le craquement à chacun de mes pas ne me rassurait pas du tout, me je retins mes remarques pour plus tard.

Il se retourna, sûrement pour vérifier que j'étais toujours derrière lui, et nous arrivâmes dans une sorte de grenier très spacieux. Le bois grincé sous mes pieds, et le psychopathe soupira. Ce n'est pas de ma faute si mon pas est gauche et non félin comme le sien.

Au-dessus de nos têtes se trouvait une énorme cloche, le psychopathe s'avança jusqu'à une poutre au loin ou il s'assit avant de m'aider à monter à mon tour. Je m'écartai de lui, et finis par baisser le regard. Nous étions à une bonne vingtaine de mètres au-dessus des chaises remplissant l'église. Elles étaient toutes remplies de personnes habiller en noir, certains étaient en train de pleurer, et ils regardaient tous dans la même direction. Une direction qui se trouvait être l'estrade ou se trouvait un prêtre, près d'une table basse en face d'un cercueil qui me semblait vide.

Je plissai les yeux et remarquai un cadre poser sur la table basse, un petit effort et je reconnus la photo d'une fille. Elle me rappelait quelqu'un, et j'eus en mémoire le reflet que m'avait renvoyé le miroir.

C'était moi. C'était ma photo. 

                                                    

Vendus au Vampire (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant