Comment est-ce que j'ai fait pour en arriver aussi bas ?
Voici la question que je me pose depuis maintenant quelques minutes, voir probablement quelques heures.
J'évoluais, petit à petit, dans cette forêt en pleine nuit. La météo me comprenant, elle est à l'image de mon humeur écrasante du jour. La violente averse s'écoule sur mon corps, imprégnant mes vêtement, ma peau, mes veines, mon cœur, mon cerveau de sa froideur.
Tout est de sa faute. S'il n'existait pas, rien de tout cela ne serait arrivé.
Est-ce que ma gentillesse s'est-elle transformée en faiblesse ?
Oui.
Ma débilité m'a-t-elle rendue aveugle ?
Oui.
Je me balade toujours dans cette forêt noire. Pourquoi ?
Une envie de me rebeller ?
Certainement pas.
Une envie de fuir ?
Probablement pas.
Une envie de m'évader ?
Oui.
Ici, si je crie de rage, personne ne m'entendrait, si ? Puis, le lendemain, j'irai en cours, comme si de rien n'étais. Personne ne le saura. Personne ne se doutera une seconde de ce qui m'est arrivée cette nuit. Personne ne se doutera du drame qui vient de s'abattre sur ma vie. Personne ne se doutera du nombre de larmes que j'ai versé cette nuit-là.
Seul le bruit des averses perçait le silence pesant de cette forêt jusqu'à présent, quand un aboiement parvient à mes oreilles.
Finalement, peut-être que si je criais, on m'entendrait.
Quel genre de psychopathe vient se balader dans une forêt en pleine nuit alors qu'il pleut ? À part, moi, bien évidemment...
Au lieu de m'enfuir comme l'aurait fait toute personne résonner, j'essaie de m'approcher un peu plus de ce bruit qui m'intrigue jusqu'à ce que je parvienne à entendre des voix. Deux voix d'hommes. J'ai même l'impression d'entendre une troisième voix qui, de là, me parvient à minorité. J'ai l'impression qu'elle implore les deux hommes de la laisser partir.
Je me cache derrière chaque arbre, pour finalement être proche d'eux et d'avoir une pleine vision de la scène.
J'avais bien raison, il y a deux hommes, debout, côte à côte et, une personne est à genoux, ligotée, par terre, les suppliant de l'épargner.
J'ai l'impression d'être au mauvais endroit, au mauvais moment. Peu importe ce que ce jeune homme à fait, je suis sûre qu'il mérite une seconde chance. Si j'étais à leur place, je l'aurais laissé partir à cause de cette peine qu'il m'aurait infligé.
Visiblement, les humains n'ont plus une seule once d'humanité en eux. Pourquoi est-ce que j'en ai moi ? À quoi ça me sert dans un monde qui n'en a absolument rien à faire ?
Mais, mon sang se glace lorsque je vois l'un d'entre eux lever un pistolet et le coller contre le front de la victime puis, sans même une once d'hésitation, il appuie sur la détente, faisant résonner un bruit strident dans toute cette dense forêt, ce qui me fait lâcher un cri de stupeur.
Je n'aurais pas dû crier, car, maintenant, les deux hommes tournent la tête vers moi. j'imagine que je n'étais pas aussi bien cachée que je ne le devrai.
Il faut que je fuie, je le sais pourtant, mon corps reste bloqué où il est. Bizarrement, je n'ai pas peur, malgré leur air menaçant.
Il s'approche de plus en plus jusqu'à ce que le plus vieux d'entre eux, qui j'imagine être le père, prononce d'un ton las :
- Qu'est-ce qu'elle fout là celle-là ? Isaak, je ne t'avais pas dit de vérifier les alentours avant de l'abattre.
Le fameux Isaak s'approche un peu plus de moi. Il doit être un peu plus vieux que moi. Je dirai qu'il doit avoir dans les environs de vingt ans.
- Je te jure, elle n'était pas là, prononce-t-il d'une voix qui ne se veut pas inquiète, même si je sens qu'il a peur des représailles de son père.
- Tue-la ! Ordonne-t-il.
Isaak fronce les sourcils et relève les yeux vers moi tout en ressortant son arme de derrière sa ceinture pour la pointer sur moi.
Oui, prend ma vie. Prend-la. Je n'ai pas peur. Je ne veux plus être là.
Je ferme les yeux, accueillant cette mort à bras ouverts mais lorsque que je les rouvre, il a baissé son arme.
- Comment t'appelles-tu ? Me demande cet Isaak aux yeux verts scintillants.
J'hésite, je me demande encore ce que je fais ici.
Si tu ne comptes pas prendre ma vie, dans ce cas-là, laisse-moi partir...
- Elvira... Elvira Larsen, prononçais-je finalement, non sans hésiter.
- Elvira, tu vas partir d'ici et si tu parles de quoi que ce soit de ce qui vient de se passer, je te jure que ta vie deviendra un enfer. Compris ? Me menace-t-il sans même savoir que ma vie est déjà un enfer et qu'elle ne pourrait pas être pire.
Je hoche la tête et me relève sous le regard incrédule de son père qui aurait aimé me voir morte. Je marche d'abord à reculons avant de finalement courir, peut-être un peu trop vite pour sortir de cette forêt, en me perdant probablement deux ou trois fois sur le chemin.
Il m'a épargné mais, il ne sait pas qu'il aurait dû me tuer ce soir-là. Bordel, je vais faire de sa vie un enfer. Je vais me venger. Il va le regretter.
Du moins, c'est ce que je pensais...
***
Hey, hey, hey, alors, comment on se retrouve ?
Je suis vraiment surexcitée à l'idée d'écrire cette histoire, j'ai tellement d'idées !
Surpris par l'apparition d'Isaak ? Des théories pour cette histoire ? À votre avis, que s'est-il passé ce soir-la et, de qui elle parle ?
Passez une bonne fin de soirée :)
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Elvira
RomanceClick... Vengeance. Clack... Voici le mot que j'ai en tête depuis près de 8 ans. Click... Il va payer. Clack... En temps que cheffe d'un des réseaux d'armes le plus influents qui existe, j'ai enfin du pouvoir. Click... Je vais tous les faire flan...