Elvira

CHAPITRE 20

- Elvira ! crie Laura quand je passe la porte de ma maison. Tu nous as fait peur. Je le savais que c'était une mauvaise idée que tu as eue. 

Elle passe ses bras autour de mes épaules et, je me fige. Je ne lui rends pas son étreinte. je la trouve déplacée pour une raison que j'ignore. 

Je n'ai pas imaginé l'explosion. Des tas de personnes sont chez moi, se démènent à réparer l'étage qui a explosé. 

- Tu avais laissé ton chargeur branché. Il ne faut jamais faire ça, Elvira, ment-elle. 

Je ne comprends pas ce qu'il se passe, mais je suis convaincue qu'elle me ment.  Même si mon for intérieur voudrait la frapper jusqu'à ce qu'elle soit réduite au néant, je n'en fais rien. Bien au contraire. 

- Oui, je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je n'aurais jamais dû et, c'était stupide d'aller voir ma mère. 

Elle me libère enfin et s'écarte pour me regarder de haut en bas. 

- Je vais te prêter des vêtements étant donné que les tiens sont tout brûlés. Attends-moi là. 

Elle s'en va, monte les escaliers puis, disparait au milieu des quelques restes de gravats. C'est ridicule, si elle voulait me mentir, elle aurait au moins pu avoir l'intelligence de le faire mieux que ça. Comment peut-elle penser qu'un simple chargeur peut provoquer autant de dégâts ? 

Lorsque je me retourne, Adonis est là et, parait toujours aussi épuisé. Après ses révélations, un silence pesant avait régné dans tout l'habitacle. Plus personne n'avait osé dire quoi que ce soit. C'était horrible, mais, j'avais terminé par m'endormir et, lui, avait finalement allumé la radio.

- Tu devrais rentrer te reposer, merci beaucoup pour ce que tu as fait, je le remercie sincèrement. 

Que me serait-il arrivé s'il n'était pas là ? J'aurais certainement été morte à l'heure qu'il est. 

Il ne m'écoute pas et, passe mon corps pour rentrer dans le hall où j'aperçois Sarah, celle que nous avions pris à la vente aux enchères. 

Elle se fige en me voyant puis, essaie de mimer un air apeuré, mais, elle fait une piètre actrice lorsqu'elle n'est pas prête. 

- Oh, Sarah ! je m'exclame. Je vois que tu as bénéficié de l'hospitalité de Laura durant mon absence, mais, je suis désolée de t'annoncer que tu vas devoir retourner là où je t'ai mise. 

Le ton de ma voix indique que je suis prête à reprendre du poil de la bête, mais, j'ai le sentiment que ce n'est pas la bonne solution. Je ne sais pas pourquoi, mais, j'ai envie de rentrer dans le jeu. Peut-être que je devrais leur faire croire que je suis facilement manipulable. je suis curieuse de voir jusqu'où des personnes en qui je suis censée faire confiance seraient capables d'aller. 

Il me reste juste à voir qui est réellement sincère, et qui ne l'est pas. 

- Excusez-moi, madame Larsen, après l'explosion, Laura m'a permis de sortir pour ne pas éveiller les soupçons des personnes qui réparent votre étage. 

Elle m'a parlé d'une manière tellement polie qu'on aurait cru qu'elle était à deux doigts de me faire une révérence. 

- C'est quoi ce bordel ? J'entends derrière moi. 

Je me retourne et, croise des iris verts appartenant à un homme que je n'avais pas vu depuis longtemps. 

Je ne m'y attendais tellement pas. Il m'avait vraiment manqué que j'accours vers lui comme une petite fille. Je me jette sur lui et entoure son corps de mes bras. 

Je sais que je peux faire confiance à Isaak. 

Il ne tarde pas à répondre à mon câlin et, ça me réconforte énormément.