CHAPITRE 11

99 6 0
                                    

- Comment ça, ce n'est pas toi qui as ouvert ma porte ?

Son regard paniqué me pousse à y croire, mais, une partie de moi espère qu'elle me fait juste une blague. une blague de mauvais goût. 

- Laura ! Ce n'est vraiment pas drôle. 

- Elvira, je te le répète, ce n'est pas moi qui ai ouvert ta porte, putain. 

Elle commence à perdre patience. Elle parait toute aussi inquiète que moi. Elle s'assied sur son lit, passe ses mains sur son visage et souffle bruyamment. Quant à moi, je fais les cents pas dans sa pièce avant d'en sortir en claquant la porte beaucoup trop bruyamment pour l'heure qu'il est. 

Sans plus attendre, je traverse le couloir, descends les escaliers en courant, m'empresse de traverser le salon toujours décoré de cette spacieuse cage en verre transparente, avant de m'engouffrer dans la bibliothèque. 

Rapidement, j'arrive devant l'étagère du fond, tire sur le livre qui me permet d'ouvrir mon bureau. 

Lentement, beaucoup trop lentement à mon goût, l'étagère se fend en deux, les lumières de mon bureau se trouvant derrière s'allument. Les portes n'ont pas terminé leur mécanisme d'ouverture que je me retrouve déjà derrière mon bureau, à tirer le tiroir en bas à gauche pour en sortir mon trousseau de clés ainsi que le pistolet déjà chargé qui s'y trouve. Pistolet que je coince dans mon dos, derrière l'élastique de mon jogging. 

Je ressors, referme, et remonte les escaliers avant d'ouvrir la porte de la chambre d'Adonis, sans aucun scrupule. 

- Comment ça se fait que tu n'es pas dans ta putain de cage ? Je demande, essoufflée alors que je le cherche encore du regard.

Je l'entends se racler la gorge derrière moi. Je me retourne, son cors surplombe le mien tandis qu'il referme la porte derrière moi. 

- Elvira ? Ta mère paraissait gentille. Elle ne t'a pas appris la politesse de son vivant ? me provoque-t-il.

Je fronce les sourcils. La colère que je ressentais déjà se décuple. Commentose-t-il me provoquer ? En utilisant ma mère en plus ? 

J'aimerais le gifler, faire quelque chose, l'insulter. Pourtant, je reste sur place, la bouche complètement fermée, ne m'attendant pas à ce qu'il utilise ma mère de la sorte. 

Il se déplace, allume la lumière et se replace devant moi en croisant les bras sur son torse. Son lit est entièrement défait, lui, est seulement vêtu d'un bas de jogging. Des gouttes d'eau provenant de ses cheveux tombent sur son torse. 

Il s'est mis à l'aise, à ce que je vois. 

- Je me demande ce que la tienne pense de tout ce que tu as fait, je le provoque à mon tour. 

Je peux, à cet instant, apercevoir son visage se déformer par la colère. Il passe d'un air amusé, hautain à une expression pleine de rage. Mais, il se reprend rapidement. 

Je crois que sa mère est donc un sujet sensible. S'il continue de me provoquer de la sorte, je n'hésiterai pas à faire de même. 

- Répond-moi, Adonis, pourquoi tu...  

je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que le souffle me manque déjà. Une main rugueuse s'est posée sur mon coup. Je lève la tête et remarque à nouveau son visage plein de haine qui me toise, me regarde à nouveau comme si je n'étais qu'une moins que rien. 

Il ressert sa prise et moi, je commence à paniquer, je suffoque. 

- Ose mentionner une nouvelle fois ma famille, commence-t-il d'une voix rauque tout en rapprochant dangereusement son visage du mien, et je te jure que tu pourras enfin redire bonjour à ta mère en dehors de tes putains de cauchemars à la con. 

ElviraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant