CHAPITRE 12

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À la vue de ce mot, de cette phrase, je manque de m'effondrer. Cette phrase signifie beaucoup de choses. Quelqu'un nous a écoutés, Adonis et moi. Il a réécrit exactement les mêmes mots que j'avais prononcés quelques heures avant. 

Quelqu'un me surveille. 

Je me retourne, sachant pertinemment que l'auteur m'observe en ce moment-même. Malheureusement, je me heurte à un torse. Je lève alors la tête pour pouvoir voir à qui je suis censée m'excuser pour ma maladresse quand je croise des yeux noisette, ses yeux noisette. 

Je n'étais donc pas folle, je l'avais bien vu, il était là et, je ne sais absolument pas pourquoi. 

Ses mains se posent doucement sur mes épaules tandis que je recule en fronçant les sourcils. S'il est ici, ce n'est pas une coïncidence. 

-Mais qu'est-ce que tu fous là Mike ? je crache en m'écartant un peu plus. 

Il pose son doigt sur ma lèvre en prononçant un simple "chut". Je fronce encore plus les sourcils, ne comprenant rien à ce qu'il se passe. Je m'écarte encore plus, repoussant sa main. 

-Qu'est-ce que tu fous là ? je répète. 

- Je t'expliquerai plus tard. Tu es en danger. Il faut qu'on bouge de là. 

Non, sans blague, je ne le savais pas que j'étais en danger. 

J'aimerais broncher, mais, il est vrai que je suis en danger et qu'il faudrait que je bouge. Alors, sans plus attendre, je le suis. Il nous emmène au beau milieu du parc, loin de tout le monde, même les sans-abris ont déserté leur camp pour aller voir le spectacle : une voiture de luxe qui brûle. 

 Je sors à nouveau le papier que j'ai enfoui au fond de la poche de mon jogging et le relis une nouvelle fois, ce qui m'énerve. Comment est-ce que je puisse me faire avoir à ce point ? Je suis en train de me faire prendre chez moi, dans ma propre demeure ? 

Je réfléchis à qui pourrait bien être l'auteur de ces menaces, mais, encore une fois, tout me remmène à Mike. 

Je sais pertinemment que ça ne pourrait pas être Adonis. Du moins, pour une raison que j'ignore, je l'espère. En tout cas, il n'aurait pas pu être capable d'exploser ma voiture de lui-même, car, là, il est censé se tordre encore de douleur dans sa chambre. Peut-être que Thomas est à son chevet, surveillant sa température comme le bon médecin qu'il est lui pousse à le faire. 

- Mike, où est-ce que tu m'emmènes ? je peste à nouveau. 

Il ne me répond pas, alors, l'inquiétude et la colère reprend le dessus. Je prends mon arme coincée dans mon dos, m'arrête et la pointe vers lui. N'entendant certainement plus mes bruits de pas, il s'arrête à son tour et se tourne lentement vers moi. Cette fois-ci, c'est sur son visage qu'on peut y lire de l'inquiétude. 

- Tu vas m'expliquer tout de suite ce qui se passe ou tu crèves. 

Il ose avancer et poser la paume de sa main sur le bout de mon arme. 

- Fais-moi confiance, prononce-t-il à peine tout en plantant ses yeux doux et rassurant dans les miens. 

Un rire cynique sort de ma gorge avant de poser mon doigt sur la détente sans tirer pour autant. 

- Qui es-tu, Mike ? 

Il replace son bras le long de mon corps, baisse la tête et met ses mains dans les poches de son jogging beige. 

- Je... 

- Dépêche-toi, Mike, je n'ai pas tout mon temps, je le presse. 

Il soupire probablement face à mon manque de compréhension et de patience, mais, je n'en n'ai rien à faire. Tout coïncide. Il paraissait bizarre la dernière fois quand il est venu avec son équipe pour installer la cage. Là, ce soir, il se passe quelque chose de bizarre et, comme pas hasard, il est là. Qui est-il ? 

ElviraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant