CHAPITRE 21

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- Quoi qu'il en soit, Elvira, tu ne peux pas rester là. Il faut que tu ailles ailleurs en attendant la fin des travaux, m'informe Laura. 

- Bien sûr, mais où ? T'es parents vont m'accueillir ? Je n'en suis pas si sûre. 

Les parents de Laura éprouvent une haine sans nom pour moi et, je comprends tout à fait pourquoi. C'est à cause de moi qu'elle a un métier peu conventionnel, même si je ne suis pas à blâmer, car, je ne l'ai absolument pas forcée la main. 

- Enfaîte, je pensais plutôt à ce que tu ailles habiter chez Adonis, il a un appartement dans une résidence sécurisée. 

Adonis se fige, tout comme moi. Habiter chez lui ? C'est un non. Je ne peux pas. Il doit certainement y avoir une autre solution.

Je les explore toutes dans ma tête. Il y a, bien évidemment, l'option de l'hôtel, mais, en ce moment, j'ai l'impression de ne pas être en sécurité. Les hôtels ne sont pas assez protégés. 

- J'ai une deuxième chambre, ça va aller, me rassure Adonis, qui a repris un peu de contenance. 

J'ai le sentiment que l'on me balade. Ont-ils oublié qui je suis ? 

Pour autant, je crois que c'est ma seule solution plausible. 

- Sarah restera ici, à la cave qui n'a pas été endommagée. Je veux que quelqu'un lui donne à manger et tout ce dont elle aura besoin quotidiennement, je commande d'une voix froide, impression électronique, étant énervée de voir que Laura essaie de me commander. 

Je ne suis pas faible, c'est moi, la patronne, pas eux. Ils n'ont pas le droit. Ils se croient intelligents ? Stratégique ? 

Bien. 

Parce que moi, je suis pire. 

- Laura, va me préparer une valise avec quelques vêtements, mes produits.

Je me tourne pour voir qui est présent. Il est enfin temps que je reprenne les choses en main. 

Au loin, j'aperçois Kayden, le chef du groupe informatique du réseau. 

- Kayden ! Je l'interpelle. 

J'attends qu'il s'approche de moi pour enfin lui donner ses ordres. 

- Je veux que tu m'informes de tout ce que fait le père de Sarah. Je veux être au courant de ses moindres sorties, je veux savoir qui le côtoie au quotidien, je veux connaître tout ce qui est possible de savoir sur lui. Je veux savoir ce qu'il prépare dans les moindres détails. 

Il me regarde, d'un air incrédule, n'étant plus habitué à recevoir des ordres de cette manière. Je me suis ramollie. J'ai commencé à être un peu trop gentille et, ça, ce n'est pas bon. 

- Compris ? 

Il hoche enfin la tête, son corps étant totalement crispé. 

Ce n'est qu'à ce moment-là que je me retourne vers Adonis qui affiche un sourire en coin. 

- Je ne te savais pas aussi autoritaire, commente-t-il, toujours avec cet air souriant. 

- Et tu n'as rien vu. 

Laura revient, enfin, une valise à la main. 

Elle me la tend. Je la prends en la remerciant simplement puis sort de la maison pour rejoindre Adonis qui est déjà assis sur le siège conducteur de son 4 × 4. 

Même pas fichu de faire le gentleman...

Je ne relève pas et, m'assied simplement et attend qu'il démarre. Mais, rien ne vient. 

ElviraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant