CHAPITRE 13

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J'ai toujours mal, même si je dois avouer que ça va un peu mieux.

Thomas est parti depuis un bon bout de temps. Il m'a demandé d'inscrire mon numéro, mais, je ne l'ai pas. Lors de mon arrivée, on a pris mes affaires. Laura m'a tout rendu, sauf mon téléphone. Il m'a ensuite dit que si j'ai mal, c'est tout à fait normal dès que l'anesthésie ne ferait plus effet.

Je suis à présent allongé sur mon lit, à fixer le plafond noir, sans pouvoir dormir à cause de la douleur qui se réveille lentement.

Je ne pensais pas qu'un jour, j'allais prendre une balle. Une balle venant d'Elvira en plus. Bizarrement, je ne lui en veux pas. J'ai l'impression de le mériter. Je l'ai provoquée, après tout. 

Je tourne sur le côté de mon épaule valide et soupire. Je ne me souviens absolument pas de ce que m'a dit Thomas au cas où la douleur se réveillerait. Je suis épuisé mais, ça m'empêche de dormir.

Doucement, mes pensées bifurquent vers Laura. Elle est persuadée que personne n'est rentrée dans la chambre d'Elvira.

Après le départ de Thomas, j'ai hésité à lui signaler, mais je me suis abstenu. Je ne savais pas si j'étais censé le faire. Une petite voix dans ma tête me disait que ce n'était pas la meilleure des idées.

La lumière de l'aube éclaire lentement ma chambre. Mes yeux se ferment sans pour autant laisser à mon corps le temps de s'assoupir.

- LAURA !

Je sursaute en entendant la voix d'Elvira transpercer le silence pesant de cette grande villa.

Des bruits de pas montent rapidement les escaliers et, pour la troisième fois, j'entends Elvira ouvrir brutalement la porte de Laura.

- C'EST QUI LUI ? crie-t-elle.

Ma curiosité me pousse à me lever. J'ai probablement la même attitude que ces vieilles dames dans les petits quartiers qui sont experts en espionnage, mais, à vrai dire, je veux vraiment savoir ce qu'il se passe, car, un mauvais pressentiment me parcourt.

J'ouvre doucement la porte, je vois vaguement le corps d'Elvira pointé devant la porte de son amie. À sa posture, elle paraît épuisée.

J'entends Laura grogner et, elle répond vaguement, de sa voix rauque issue de son sommeil troublé.

-De qui tu parles ?

-De Mike !

C'est qui, lui ?

Laura souffle, bégaie un peu, cherche probablement les bons mots face à cette Elvira qui paraît vraiment très irritable.

-Tu es en danger. Ton plan est une mauvaise idée. Mike est là pour te protéger.

-Mais, tu...

- Non, ne m'en veut pas de vouloir protéger ma seule amie, la coupe-t-elle.

- Tu n'as pas le droit de faire ça. Ce n'est pas toi, la chef. C'est moi et si j'estime avoir besoin d'un putain de garde du corps, alors j'en prendrai un. Pour qui tu te prends, sérieux ?

Laura souffle fort mais ne répond rien.

Elvira grogne de frustration avant de claquer la porte de la chambre de Laura. Lorsqu'elle traverse le couloir, elle m'aperçoit toujours planté devant ma chambre. Ce regard ne dure que quelques secondes puisqu'elle dévale à nouveau les escaliers.

-Putain, mais... je l'entends dire au loin avant que sa voix ne soit étouffée par la distance.

Je ne sais pas pourquoi, mais, je ressens le besoin d'aller la voir, de vérifier si elle va bien, d'essayer de comprendre ce qui se passe, mais, lorsque je sors de ma chambre, je remarque Laura qui se tient juste face à moi, les bras croisés sur sa poitrine, me regardant d'un air dur.

ElviraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant