CHAPITRE 3

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- Franchement, Adonis, si tu penses pouvoir te pointer comme ça devant moi sans que je te crache à la gueule comme un lama, tu te trompes. Dégage ! lui demandais-je poliment tout en rangeant mon téléphone dans ma poche. 

Il fait totalement le contraire, car, il s'assied avec moi sur le banc et, s'assied exactement de la même manière que moi, penché en avant, les coudes sur les genoux. 

- Tu n'étais pas obligé d'arrêter ton appel pour moi, tu sais ? me demande-t-il d'une voix qui se veut douce et rassurante. 

Je ferme les yeux, inspire profondément, mais ne lui répond pas. Peut-être que si je l'ignore, il se décidera à partir, même si j'ai davantage l'impression qu'il veut me coller comme une sangsue. Bizarre, c'était complètement différent il y a quelques années. 

- Tu as perdu ta langue ? Insiste-t-il.

- Si tu ne la fermes pas, tu pourras dire adieu à la tienne, le menaçais-je. 

Il veut être proche de moi pour une raison que j'ignore. 

Probablement pour enfin s'excuser. Qui sait ? 

De toute façon, dans quelques semaine, il me suppliera de le laisser tranquille. Adonis, ne soit pas si pressé, chaque chose en son temps. 

- Bon, je vois. Je voulais arranger les choses, mais, tu ne coopères pas alors, je suppose que je devrais te laisser tranquille, prononce-t-il d'une voix beaucoup plus frustrée que je ne l'aurais imaginé. 

Est-ce qu'il s'imagine que je vais lui demander de rester ? M'excuser pour l'avoir ignoré. Non, Adonis, reste frustré. Tu le seras encore plus dans pas si longtemps. Contente-toi de ça. Au lieu de s'excuser, il essaie de me faire culpabiliser en me disant qu'il avait seulement de bonnes intention et, que, j'ai tout gâcher. 

Pour autant, même si mon cerveau balance entre deux extrêmes, c'est-à-dire lui infliger d'innombrables coups de poings tout de suite ou, l'ignorer. Cependant, c'est bien connu, mon cerveau indécis ne fait aucunes de ces deux propositions. 

- Eh, Adonis ! l'interpellais-je en me levant à mon tour. 

Il se retourne, je ne manque pas son regard illuminé, comme si l'espoir lui est revenu. 

-J'ai une voiture qui ne veut plus démarrer dans mon garage, il va falloir que tu viennes me la réparer, lui annonçais-je tout en me dirigeant vers ma voiture, toujours garée au même endroit. 

Il fronce les sourcils. Bien évidemment, il ne s'attendait pas à ça. Je ne sais si, ce qui l'intrigue le plus est le fait que je lui demande ses services ou, si je suis au courant qu'il possède un garage. 

- Comment est-ce que tu sais que j'ai un garage ? Me demande-t-il, intrigué. 

Je ne lui réponds pas, j'avance déjà vers ma voiture, lui tournant le dos, ne comptant pas lui donner plus de mon attention. 

- Mais attend, cette voiture est la tienne ? Wow, je rêverai d'avoir la même Elvira ! s'exclame-t-il. 

J'ouvre le porte et m'engouffre sur le siège conducteur, ce qui, j'imagine, lui sert de réponse. 

Je sais que tu as un garage car je m'intéresse à toi, pas pour la meilleure des raison et, oui, Adonis, c'est ma voiture. Je ne sais pas comment tu réagirais si tu voyais mes autres possessions. 

J'enlève mes talons et démarre rapidement la voiture, m'éloignant de plus en plus de ce lycée qui, je l'espère, terminera en cendres. 

Sur la route, Laura me rappelle et, bien évidemment, je décroche. Elle me demande de lui raconter comment cela s'est passé et, au vu de sa voix surexcitée, je lui raconte avec le même entêtement comment mon arrivée à fait sensation et, surtout, je ne manque pas de lui raconter la tentative affligeante d'Adonis pour discuter avec moi et, "d'arranger les choses". 

ElviraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant