CHAPITRE 6

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PDV D'ELVIRA

Deux jours. Cela fait deux jours qu'Adonis est coincé dans le garage. Deux jours qu'il n'a rien bu et rien mangé. Deux jours qu'il est dans le noir. 

J'ai l'impression que quand j'ouvrirai cette porte, je le retrouverai effrayé, quasi-mort, voir mort de faim, qui sait ? 

Le problème est que, malheureusement, je vais avoir besoin de lui. Je dois donc le maintenir en vie. Il va m'être beaucoup trop utile. 

Adonis, ton ange gardien t'aide un peu trop à mon goût. 

J'essaie de trouver une solution alternative à la libération d'Adonis, mais, je n'en trouve aucune. J'ai appelé Isaak, mais, il m'a répondu qu'il ne pouvait pas m'aider, qu'il était occupé.

-Elvira, tu m'écoutes ? m'interpelle Laura. 

Je me secoue la tête pour me reconcentrer sur la conversation à laquelle je n'ai absolument rien écouté. 

- Si c'est vraiment ça ton plan, il est extrêmement risqué. Il faut que tu le travailles beaucoup plus. 

Je soupire et pose mes coudes sur la table avant de bâiller. 

-Il faudrait que tu dormes aussi. 

-Oui ! Je sais, m'exclamais-je de frustration face à ses centaines de réflexions, comme si elle était ma mère. 

Elle soupire à son tour tandis qu'elle se replace sur la chaise avant de tendre son assiette terminée à Rosa. 

Elle plante ses yeux dans les miens et arbore un air sévère. 

-Ouvre lui la porte et donne-lui à manger. Invite-le à coopérer avec toi. Tu ne peux pas juste le trainer où tu veux ! me conseille-t-elle, dépassé par com comportement enfantin en ce qu'il concerne Adonis. 

Je me redresse à mon tour, tend mon assiette à Rosa en lui souriant avant m'affaler sur mon siège. 

-Bon, ok, je vais voir où il en est, pronoçais-je en me levant. 

Je termine mon verre d'eau que je repose sur la table un peu trop bruyamment. Je traverse mon couloir sombre, sort les clés de ma poche et les fait tourner autour de mon doigt en chantonnant ce qui pourrait faire croire que je suis de bonne humeur alors que pas du tout. Je suis d'une humeur fracassante depuis que je sais qu'Adonis et encore en vie et, en plus de ça, dans mon garage. Mais, il faut que je me rende à l'évidence, j'ai un problème beaucoup plus grave et urgent que ma vengeance envers Adonis. 

Arrivée face à la porte, je m'arrête et réfléchis encore. Je culpabilise en repensant à cet enfant que j'ai laissé, des rêves de vengeance dans la tête. La petite Elvira ne cesse de me crier dessus, de m'insulter, de me traiter de faible et de m'ordonner de le tuer, de lui donner enfin ce qu'il mérite. En d'autres termes, la petite Elvira n'est pas du tout fière de moi. 

Je décide de l'ignorant, toujours avec ce goût amer dans la bouche avant d'ouvrir la porte. Immédiatement, j'allume la lumière et ne peux m'empêcher de m'imaginer la réaction d'Adonis. Il doit peut-être être soulagé de ne plus être plongé dans les ténèbres. 

Je descends les escaliers et m'apprête à voir un Adonis épuisé, affalé sur le sol, au bord de l'agonie, mais, je vois, face à moi, un tout autre homme. Je suis certaine que si j'avais encore de l'eau dans la bouche, je l'aurais immédiatement recraché face à ma stupeur.

Je retrouve un Adonis épuisé, certes, mais un Adonis debout, à côté de la voiture que je lui ai demandé de réparer. 

Son t-shirt est jeté au sol. j'ai une pleine vision sur son corps d'athlète et, je dois avouer qu'il a su prendre soin de lui. J'ai face à moi, quelqu'un d'extrêmement attirant même si je le savais déjà. 

ElviraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant