Elvira

CHAPITRE 14

Pdv d'Elvira

J'écarquille les yeux, déjà face à sa demande incongrue et, également, face à notre proximité que je viens de remarquer. Proximité qui me semble soudainement étrange.

Il paraît le voir aussi et s'écarte de lui-même.

Je prends soin d'étendre la plaque de cuisson et de sortir mon plat du feu, me laissant ainsi le temps de réfléchir.

Il y a tellement de choses à prendre en considération et, je suis certaine qu'il n'y a même pas réfléchis lui-même.

Serait-il réellement prête à tout plaquer ? Sa copine, même si elle n'est franchement pas appréciable ? Son travail, malgré les quelques mauvais commentaires ? Son boulot d'entraîneur ?

Il ne fait pas partie de ce monde. Est-ce qu'il mérite de vivre ça ? Est-ce que le restant de son existence mérite de planer autour du danger ? De la mort ?

Je n'en suis pas certaine. Je ne lui souhaite pas ça.

Je réfléchissais à si je souhaitais à ce qu'il m'accompagne à la vente aux enchères, mais, il n'est pas habitué à cela. Ça peut être dangereux, autant pour lui que pour moi. Même si je suis censée m'en ficher du danger qui placerait autour de lui, cela se répercute sur mes proches et moi et, je ne veux absolument pas entendre un "je te l'avais dit" de la part de Laura, car, c'est dans ce genre de moments que ma patience est inexistante.

Lorsque je me retourne enfin vers lui, il est adossé sonore l'îlot central, les bras croisés sur sa poitrine, faisant ressortir ses biceps, ce qui me déconcentre légèrement.

Je remonte légèrement les yeux et croise son bandage qui n'est pas recouvert puisqu'il ne porte pas de t-shirt.

Est-ce que j'ai bien fait ?

C'est rare que je me soucie autant des répercussions de mes actes sur quelqu'un. Ça me surprend encore plus que ce quelqu'un soit la personne sur laquelle je souhaitais me venger le plus.

Un raclement de gorge me tire de mes pensées et, lorsque je croise son regard sombre, je comprends que ça demande est sérieuse.

Il est vraiment inconscient...

- Je... Tu en es sûr ? Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée, je lui signale, étant réellement déstabilisé par sa demande. 

- J'en suis sûr, me confirme-t-il d'un ton ferme, l'air sûr de lui.

Je passe ma main sur mon visage, étant vraiment épuisée de ma nuit, avant de répandre mes doutes :

-Tu as un travail, une copine, probablement de la famille. Tu as une vie, tu ne peux pas la plaquer comme ça.

Il souffle fort, très fort, signe de son agacement. Puis, il se met à ricaner.

- Tu t'entends ? Tu dis ça comme si tu en avais quelque chose à faire de ma vie ! Tu crois tout savoir alors qu'en réalité, je n'ai absolument rien à perdre.

Il a raison, je n'en ai rien à faire. Je suis censée n'en avoir rien à faire en tout cas. L'embaucher gâcherait sa vie et, c'est exactement ce que je voulais à la base. Pourquoi est-ce que je m'en occupe alors ? J'ai l'impression que rien ne va. 

Pour autant, je ne suis pas censée en avoir quelque chose à faire, il faut donc que j'agisse comme tel. 

- Tu as raison, je n'en ai rien à faire et c'est bien pour ça que j'accepte ta proposition.

Il se détend, décroise les bras et souris.

- Je vais peut-être devoir retourner là-bas, dans ce cas, non ? Histoire de vendre mon garage, tu sais... pour le changement de job.