CHAPITRE 18

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Pdv d'Adonis

Je suis énervé même si je sais que je devrais être inquiet. Je crois que je n'ai jamais autant été énervé de ma vie. 

Elle a du sang partout sur elle, elle est coupée de partout, ses vêtements sont complètement déchirés et, elle paraît complètement perdue. 

Elle se concentre sur le rythme que je m'amuse à faire sur le volant et, je continue de manière totalement délibéré. J'ose espérer qu'elle comprenne, mais je n'en ai pas l'impression. Elle paraît irritée par ce bruit, mais n'ose pas me le dire. 

Je ne dis plus rien, je m'apprêtais à prendre l'autoroute pour retourner à San Francisco, mais, au vu de son état, ce serait plus judicieux de l'emmener à l'hôpital. 

  - Où est-ce qu'on va ? Me demande-t-elle d'un souffle. 

Je n'ai pas l'habitude de la voir aussi mal au point. Elle paraît toujours si forte alors, aujourd'hui, ce soir, la surprendre en état de faiblesse me fait bizarre. 

- À l'hôpital, je réponds simplement, toujours en continuant ce rythme affreux qui commence à m'énerver moi aussi. 

- Ce n'est pas la peine, je me sens bien. 

Je secoue la tête, mais, je ne réponds rien. Elle sait très bien qu'elle n'est pas en bon état. Au vu de la route qui nous attend, elle a besoin d'être soignée avant. 

- Je te le promets, je me sens bien, insiste-t-elle. 

-Non, Elvira. Je veux que tu te sentes vraiment bien. Tu as perdu beaucoup de sang. Nous devons être prudents. 

Elle s'enfonce dans son siège et, souffle fort. C'est le signe qu'elle ne me prendra plus la tête, elle me laissera l'emmener se soigner. 

- Et qu'est-ce que je vais leur dire ? Ah, je me suis faite ça toute seule, mais soignez-moi ! C'est ridicule. 

Elle n'a pas tort. Je ne sais pas trop comment répondre à ça. Je sens ma rage s'accroître, mais j'essaie de ne rien faire paraître. 

Espérons juste que les infirmiers ne soient pas trop curieux, ou, au pire, on inventera. On avisera sur le moment. 

***

Elvira s'est endormie et ça m'inquiète. J'ai peur qu'elle se soit évanouie. Je ne le remarque seulement lorsque j'arrive sur le parking des urgences, beaucoup trop pris dans mes pensées vis-à-vis de la situation particulière.

- Elvira ! Je l'appelle, paniqué, tout en sortant de ma voiture. 

Je commence à avoir peur. Ce n'était pas prévu. Je ne veux pas qu'elle meurt. Je ne veux absolument pas qu'elle parte de cette planète. 

Rien que de l'imaginer, étrangement, ça me fait quelque chose. Bien que nous ayons vécu peu de bonnes choses ensemble. 

J'ouvre sa portière, je la détache et, remarque, qu'heureusement, elle respire encore. 

Je pense alors, d'abord, un bras sous ses genoux, puis, doucement, je passe l'autre derrière son dos, ne voulant absolument pas la réveiller, mais, mon geste la fait tressaillir. 

Elle gémit de douleur. Elle est blessée au dos, lorsque je retire mon bras, celui-ci est ensanglanté. 

Je repasse ma main derrière son dos pour le remonter vers sa nuque, avec l'espoir que je ne lui fasse pas mal. 

Heureusement, elle n'a pas n'air d'être blessée à la nuque, alors, je la porte, ferme sa portière à l'aide mon pied, puis, avance d'un pas déterminé vers les urgences.

ElviraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant