Il se rassied sur son siège. Je me suis légèrement calmée. Je dois avouer que son air de désolé m'a mise en rogne.
Comment ose-t-il faire comme s'il était désolé ? A-t-il ne serait-ce qu'une simple idée de ce que j'ai enduré ?
Quoi qu'il en soit, je me remets à la lecture de mes poèmes tout en grignotant des raisins, mes fruits préférés.
Je le sens, de temps à autre, me lancer un coup d'œil. Il paraît très gêné et ne cesse de gigoter sur son siège.
Soit c'est parce qu'il est en train de se rendre compte que ça vient être bien plus qu'une réparation de voiture, soit, c'est parce que notre proximité l'a troublé.
Je dois avouer qu'il y a de quoi être troublé. Je ne sais même pas ce qui m'a pris. J'étais aveuglée par la haine, mais son regard zigzagant sur mes lèvres alors que j'étais en train de l'étranger m'a perturbée pendant quelques secondes. Bien heureusement, je suis rapidement revenue à la raison en me souvenant de qui il est et de pourquoi je souhaite me venger.
Pour mon plus grand plaisir, Adonis a cessé de bouger et, il s'est endormi. Sa tête est appuyée contre la vitre, sa bouche est légèrement entrouverte.
Profite bien de ton dernier sommeil, espèce de connard !
Sans même m'en rendre compte, on arrive beaucoup plus rapidement que je ne le croyais à San Francisco, ce qui me met de bonne humeur.
Je ne prends pas la peine de réveiller Adonis, une hôtesse s'en charge. Lorsqu'elle l'approche, il sursaute et, je me retiens de ne pas émettre le rire le plus moqueur que je sais faire.
Gêné, il passe sa main dans ses cheveux lisses et essuie ses mains probablement moites sur son pantalon noir.
Sans même m'en rendre compte, j'étais en train de le toiser pendant un long moment. Il est beau, très beau même. Il paraît irréellement beau. C'est dommage que ses actions gâchent tout.
Sentant que je l'observe, il plante ses yeux noirs dans les miens. Je dois me retenir de détourner le regard. Je persévère et essaie de lui informer d'à quel point je le hais. Déstabilisé, il détourne enfin ses yeux pour se lever.
Ce séjour promet d'être très amusant.
Je décroise mes jambes et me lève à mon tour tout en tendant ma coupe de champagne vide à l'hôtesse.
Je la remercie poliment avant de descendre de mon avion, juste derrière Adonis.
Lorsqu'on arrive, je vois que deux de mes gardes m'attendent. Les autres sont restés là-bas et reviendront plus tard.
Je mène la marche. Adonis reste un peu en retrait et, Clark et John restent derrière nous, pour le surveiller et, également, me protéger. Au cas où.
Une fois nos valises récupérée, nous montons dans une berline noire dans un silence qui ne peut que me plaire.
J'ai l'impression qu'ont fait attention à chaque détail, ne loupé aucun des paysages. Cela doit être sûrement la première fois qu'il vient ici.
Pendant tout le trajet, son nez était collé à la vitre, ne perdant pas une miette d'un paysage qu'il reverra peu de fois.
Nous restons silencieux jusqu'à ce que nous nous éloignions légèrement de la ville pour arriver devant ma villa.
- Pourquoi ta maison est noire ? Tu es Morticia Addams ? Me demande-t-il avec une pointe d'humour pour essayer de masquer son stresse.
Je le regarde mais ne lui répond pas. Je me contente de sortir, le chauffeur ayant déjà ouvert ma porte.
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Elvira
RomanceClick... Vengeance. Clack... Voici le mot que j'ai en tête depuis près de 8 ans. Click... Il va payer. Clack... En temps que cheffe d'un des réseaux d'armes le plus influents qui existe, j'ai enfin du pouvoir. Click... Je vais tous les faire flan...