CHAPITRE 2

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(TW : Scène d'harcèlement)

***

Je lui donne un de mes sourires les plus hypocrites, un de ces sourires que l'on m'a appris à faire.

-Adonis ! Adonis Johnson ! Je suis si heureuse de te revoir, m'exclamais-je comme si je veux de voir mon meilleur ami de l'époque.

Je prends la coupe de champagne qu'il me tendait, non sans me demander s'il y a mis quelque chose à l'intérieur pour m'empoisonner comme il aurait tant aimé le faire quelques années plus tôt.

Je lui tends ma main droite pour qu'il puisse me la serrer comme de bon vieux collègues.

Il me redonne un de ces sourires même si je sais qu'il est surpris, vraiment très surpris comme la majorité des personnes dans cette salle. 

- C'est un plaisir de te revoir, Elvira, me dit-il de cette voix qui est encore plus masculine, profonde qu'auparavant.

Mon Dieu, qu'est-ce que je le déteste.

J'avais oublié qu'il existait une voix encore plus désagréable que la sienne : sa copine, Catherine.

- Ah, Elvira ! S'écrie-t-elle en posant sa main sur le bras du mec qu'elle a trompé une bonne dizaine de fois.

Elle me regarde de haut en bas, sans aucune discrétion recherchée. Elle mastique son chewing-gum d'un air ridicule. Je pensais qu'au fil des années, elle allait changer, ne serait-ce qu'un minimum, mais, finalement, vraiment pas. Elle ressemble toujours à une de ces filles populaires que l'on voit dans tous les films comiques américains des années 90, d'une manière améliorée, tout de même. 

Ses cheveux sont décolorés en blond, mais, heureusement pour elle, cela paraît beaucoup plus qualitatif qu'avant. Elle est très maquillée, mais on remarque une certaine évolution, je dois avouer qu'elle a d'avoir recours à une professeure, car, c'est beaucoup mieux. Elle est toujours habillée avec ces couleurs extravagantes qui me donnent envie de mettre des lunettes pour éviter de me cramer les yeux.

- Catherine ! M'exclamais-je de la même manière qu'elle. Bordel, je sais que ça fait plaisir de me voir, mais bosse en décibel, je ne suis pas sûre de vouloir payer une opération pour mes oreilles.

Son faux sourire disparaît et resserre sa prise sur les bras d'Adonis.

La voir aussi effrayée en ce qui concerne ma proximité avec Adonis m'amuse. S'il y a bien quelqu'un que je ne veux pas, c'est lui. Ce serait débile de ma part, de le vouloir.

Elle ricane puis, décide de répliquer face à ma remarque déplaisante.

- C'est évident que tu ne veux pas payer une opération, tu n'en as pas les moyens. Tu ne les as jamais eus. Tu es une ratée, tu l'as toujours été.

Je souris d'amusement. Honnêtement, si je ne me contrôlais pas un minimum, j'aurais rigolé, je serais partie dans un fou rire. Un des plus gros fous rires de mon existence, puis, j'aurai pris sa tête entre mes mains et, je l'aurai explosé contre le mur, mais bien évidemment, ça ne va pas forcément donner la meilleure image de ma personne.

Je ne peux m'empêcher de remarquer la réaction d'Adonis face aux paroles mesquines de sa copine puisqu'il se crispe instantanément. Il ne sourit plus et regarde le sol comme s'il avait honte.

Pourquoi ?

Aurait-il raté sa vie ? Non, il a une petite vie tranquille. Du moins, c'est ce que j'avais vu lorsque j'avais demandé à ce qu'on fasse des recherches sur lui. J'ai pu lire qu'il habite toujours là, qu'il détient un garage qui fonctionne plutôt bien et, en parallèle, il est entraineur de football américain. 

ElviraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant