Je ne savais pas qu'Adonis savait magner les fourchettes et les couteaux. Certes, il m'a juste fait des pâtes à la crème, mais je n'ai pas peur de dire que ce sont les meilleures pâtes à la crème au fromage que je n'ai jamais mangé de ma vie.
De l'autre bout de la table, il m'observe démolir le gros tas de pâtes qu'il m'a posé. Je n'avais pas conscience que j'étais aussi affamée que ça.
Je sais que je devrais m'éloigner de lui, redevenir froide comme je l'étais à son arrivée, mais je ressens le besoin de la complimenter.
- Adonis, c'est vraiment trop bon.
Il rit doucement. Je crois que je ne l'ai jamais entendu rire. Je pensais qu'il n'en avait pas la capacité, mais visiblement, si.
- Merci, mais je pense que ta vision est altérée par ta faim.
Je ne réponds rien. Je me sers une nouvelle assiette et la dévore comme la précédente.
- Si tu as besoin de quoi que ce soit, dis-le-moi, d'accord ? Me prévient-il en se levant pour débarrasser son assiette.
J'acquiesce avec un léger sourire. C'est perturbant d'être conscient qu'il y a des dizaines de caméras qui épient chacun de nos mouvements. Je sais que c'est pour qu'ils soient au courant de mes moindres avancées concernant ce qu'il se passe.
J'ai du mal à savoir pourquoi Laura me trahirait comme ça. Je savais qu'elle n'était pas pour que l'on enlève Sarah, mais, est-ce à cause de ça ?
Soudain, j'ai une illumination. Je pense à Sarah et je me souviens que Laura avait rencontré quelqu'un. Elle me l'avait dit avant que je retourne à Breckenridge.
Une certaine Sarah.
Est-ce qu'il s'agit de la même Sarah ? Elle l'a peut-être rencontré et, est tombée amoureuse d'elle au point de vouloir me trahir pour la protéger, elle, de mon plan.
J'ai l'impression que tout fait sens.
Une fois mon assiette terminée, je la débarrasse et, je retrouve Adonis en train de faire la vaisselle. Lorsqu'il m'aperçoit, il me sourit et prend mon assiette pour la laver.
Je me lave les mains puis, vais aux toilettes et, j'ai la mauvaise surprise de voir que j'ai mes règles et, je n'ai pensé à aucun moment de prendre des tampons avec moi.
Lorsque je sors des toilettes, je suis épuisée, je frôle la crise d'anxiété, j'ai l'impression que tout m'échappe en ce moment.
Je me relave les mains et, lorsque Adonis vient à côté de moi, il remarque mon stress et ma mauvaise humeur comme un nez en plein milieu d'une figure.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- J'ai mes règles et, comme une débile, je n'ai pas pensé de prendre des protections avec moi.
Il fronce les sourcils, pose une main sur mon épaule qu'il caresse doucement, comme pour me rassurer.
Je me demande si ce genre de contact physique est autorisé par Laura ou les personnes qui nous surveillent, mais, je me souviens que nous sommes dans la salle de bain, et qu'il n'y a donc pas de caméras ici.
- Ne t'inquiète pas, tout est sous contrôle, je vais aller t'en chercher de suite.
Sans même me laisser le temps de répondre, il sort de la salle de bain et, une sensation de froid m'envahit. J'ai presque envie de l'appeler pour qu'il repose sa main sur moi. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, mais, ça ne me plaît pas du tout.
C'est Adonis Johnson, qu'est-ce que je suis en train de le laisser me faire ?
Je l'attends pendant, je ne sais combien de temps, appuyé contre le lavabo, les yeux perdus dans le vide, en train de réfléchir à un plan.
VOUS LISEZ
Elvira
Roman d'amourClick... Vengeance. Clack... Voici le mot que j'ai en tête depuis près de 8 ans. Click... Il va payer. Clack... En temps que cheffe d'un des réseaux d'armes le plus influents qui existe, j'ai enfin du pouvoir. Click... Je vais tous les faire flan...