J'arrive devant l'immeuble indiqué par l'adresse de mon GPS et je me dépêche de sonner afin de ne pas rester dans le froid d'automne. Une fois la porte principale du bâtiment ouverte, je me dirige rapidement à l'intérieur pour chercher l'endroit exact de l'appartement d'Antoine. D'après les indications, il s'agit du numéro « 3 », au deuxième étage.
Arrivé devant, je souffle un coup en espérant de toutes mes forces ne pas mettre trompé, parce que sinon je serais bien embarrassé. Je prends alors mon courage à deux mains pour sonner et j'attends, les mains moites, que l'on vienne m'ouvrir. Heureusement c'est un Antoine souriant, comme à son habitude, qui se tient devant moi une fois la porte ouverte. Je prends quelques instants pour le regarder et je remarque instantanément que ses cheveux sont de nouveau en batailles et ses vêtements froissés comme s'il sortait du lit. En parlant de sa tenue, il ne s'agit que d'un simple t-shirt blanc et d'un jogging gris foncé. Je dois avouer qu'à côté, je me sens un peu ridicule. Pas parce qu'il est trop bien habillé et moi non, mais plutôt l'inverse. Encore une fois, je n'avais pas une grande envie de sortir mes vêtements et les coordonnés, toutefois j'ai fait un effort, plus pour essayer de cacher les apparences qu'autre chose. Ce qui est plutôt bête, ce n'est pas parce que je serais venu avec des vêtements moins coordonnés qu'il se serait rendu compte que je n'ai aucune envie dû à ma maladie, mais bon, c'est trop tard maintenant c'est fait.
- Jules ! Vas-y rentre ! S'écrie-t-il, tout en s'écartant de devant la porte. Je suis désolé, quand je suis rentrée j'étais tellement fatigué que tout ce que j'ai fait, c'est me poser, alors je n'ai pas pu ranger convenablement.
- Oh, ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave. C'est vrai que je ne peux pas lui en vouloir pour ça, je suis moi-même loin d'être un as du rangement. J'ai pas mal de mal à ce niveau-là, alors le blâmer serait malvenu de ma part.
- Attends, je vais au moins replier la table. Il passe devant avec de grandes enjambées pour se retrouver au centre de la pièce principale où je vois un baby-foot de disposé là.
- C'est un baby-foot convertible en table ? Lui demandais-je en me rappelant qu'autrefois mon grand-père en avait un assez similaire, avant que les parties enchaînées eurent raison de lui.
- C'est ça ! Me confirme-t-il en relevant la tête pour me regarder, les yeux pétillants d'excitation. C'est super, ça permet d'avoir mon sport préféré à portée de main.
- Sport ? Répétais-je, un sourire d'amusement aux lèvres.
- Oui bon, un sport de soirée et d'après-midi entre amis, mais ça reste un sport. Crois-moi, quand on se met tous dessus et que les nombres de points deviennent une des choses les plus importantes, ça l'est. En plus, ça révèle notre côté compétiteur. Je le vois rigoler à cette simple pensée, ce jeu étant visiblement quelque chose qu'il aime vraiment faire entre amis.
- Sinon tu fais d'autres sports ? Demandais-je, en essayant de faire la conversation et en priant pour que je ne paraisse pas forcer à poser des questions. Heureusement, ça n'a pas l'air de le déranger, au contraire, c'est visiblement quelqu'un qui adore parler.
- Oui, bien sûr. J'aime courir ou faire du vélo, c'est toujours sympa et ça aère l'esprit. J'ai aussi recommencé, après avoir fait une pause d'un an, l'acrosport. Il y a un club génial dans une des universités du campus donc je me suis dit pourquoi pas y aller, en plus comme ça, ça permet de faire de nouvelles rencontres. M'explique-t-il, une fois la table redevenue table, tout en s'adossant sur celle-ci. Et toi alors ? Tu fais du sport ?
Je le regarde une seconde en me disant que le sport et faire de nouvelles rencontres sont deux choses assez incompatibles avec ma personnalité et que je suis loin d'aimer ça, ou tout simplement d'être à l'aise avec.
VOUS LISEZ
Au delà des apparences (BxB) Tome 1+2
RomanceBien souvent, les personnes qui nous entourent, comme nous-mêmes, présentent deux facettes. Dans ces deux facettes, il y a celle que l'on projette au monde et celle que l'on garde pour nous. Celle-ci est souvent beaucoup plus dévastatrice et dépasse...