Quand je me réveille, je sens que la place à côté de moi est vide. Pourtant, je me rappelle que je n'étais pas seul hier soir. Alors que je commence à paniquer et à me dire que tout cela n'était qu'un rêve, j'entends du bruit venir de derrière moi, de la cuisine. Quand je me retourne enfin, je vois Antoine approcher avec un grand sourire aux lèvres et avec un plateau entre les mains.
- Bonjour toi, bien dormi ? Je me suis permis de t'emprunter la cuisine pour faire le petit déjeuner.
- Tu n'étais pas obligé, lui répondais-je, alors que moi même j'affiche un grand sourire, qui dès le matin fait plaisir.
- Non, mais j'en avais envie. Et puis tu m'as fait à manger hier soir, chacun son tour.
- Je ne sais pas si je vais tenir tous les jours, lui dis-je en m'imaginant faire à manger comme hier et ça constamment. Je crois que de là où il est, il ne manque pas une miette de ma grimace, car il se met à rire instantanément avant de venir se réinstaller près de moi et me donner mon chocolat chaud.
Nous restons silencieux un moment, mais dans ma tête c'est loin d'être là même chose. Je repense encore et encore à ce que je me suis dit hier soir et je sais très bien qu'il faut que je commence avant de reculer. Alors je souffle un bon coup et je me lance, peu sûr de ce que je fais, n'y même si je vais y arriver.
- Est-ce qu'on peut continuer la discussion d'hier ?
Visiblement ma demande l'étonne.
- Je... Oui bien sûr. Mais tu n'es vraiment pas obligé de le faire si jamais tu ne le sens pas et...
- Non. Le coupais-je. J'ai besoin d'en parler. Je ne sais pas comment faire, ni par où commencer, mais j'en ai besoin. Ça va être dur, je risque de ne pas tout te dire tout de suite, parce que pour moi c'est compliqué, mais j'espère pouvoir t'expliquer au mieux.
- Je ne vais pas te mentir, une fois que je suis parti de chez toi la dernière fois j'ai fait des recherches. J'avais vu tes médicaments et je voulais en savoir plus. Désolé...
- Non, c'est bon et puis j'aurais dû mieux les cacher. Même si la moindre idée que tu les aies vu me fait encore paniquer. Qu'est-ce que tu as trouvé ? Je demande, réellement curieux, le cœur cognant contre ma cage thoracique.
- J'ai vu qu'on en prenait généralement pour des troubles psychiques, qui contrôlent les émotions ou qui les augmentent. Après je suis tombé sur plein de choses, parfois pas très fiables. Mais ce qui en est le plus ressortie c'est tout ce qui est dépression, anxiété et bipolarité. Alors je ne sais pas par quoi tu es rongé, mais je suis là et tu peux compter sur moi.
Les larmes me montent de nouveau aux yeux, cependant encore une fois son étreinte me fait du bien. Je vois qu'il hésite à me coller contre lui, pour me laisser respirer et je l'en remercie. Il a tout simplement collé son bras au mien, rien de plus ni de moins, c'est juste ce qu'il me faut.
- Le troisième... Même si le premier est en conséquence aussi vrai...
- Et est-ce que tu veux m'en parler ? Me demande-t-il doucement.
- Oui. Soufflais-je à mon tour. Je ne sais pas jusqu'où je vais pouvoir aller, mais il le faut. C'est aussi pour ça que la première fois toi et moi ça n'a pas marché. Je voulais absolument te cacher cette partie de moi, je ne voulais pas que tu souffres à cause de mes périodes, mais j'avais surtout peur que les autres me jugent exclusivement pour ce qui m'anime. Mais quand je suis de nouveau tombé dans une de mes périodes dépressives, je t'ai ignoré et laissé de côté par peur, et à cause de moi tu en as pati...
- Euh, c'est oublié d'accord ? Cette fois-ci je sens son bras passer sur mes épaules pour me serrer contre lui. Le principal c'est de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Alors s'il te plait, la prochaine fois que ça arrive, promets moi que tu m'en parleras. On n'a peut-être pas encore mis au clair notre relation, mais dans tous les cas je veux être là pour toi et je...
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Au delà des apparences (BxB) Tome 1+2
RomanceBien souvent, les personnes qui nous entourent, comme nous-mêmes, présentent deux facettes. Dans ces deux facettes, il y a celle que l'on projette au monde et celle que l'on garde pour nous. Celle-ci est souvent beaucoup plus dévastatrice et dépasse...