- Antoine, qu'est-ce que tu fais là ?
- Je suis venue voir mon petit ami pardi. En plus, j'ai senti que quelque chose n'allait pas quand j'ai reçu ton message, je ne saurais pas l'expliquer mais c'est comme un pressentiment et je...
Je ne le laisse pas finir sa phrase que je me jette dans ses bras, l'arrêtant net dans ce qu'il allait me dire. Il met un temps à réagir, toutefois il finit par passer à son tour ses bras autour de mon corps et par me serrer.
- Je suis là si jamais tu veux parler mon cœur, tu le sais, pas vrai ? Me demande-t-il en relevant ma tête pour qu'il puisse me regarder droit dans les yeux. Je secoue la tête, les larmes aux yeux. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter quelqu'un d'aussi exceptionnel que lui, j'aimerais être comme lui, pour lui. Allez vient, je n'aime pas voir ces petits yeux pleurant, on monte.
Il ne s'attend pas à ce que je réponde, de toute façon ce n'était pas vraiment une question. Il m'explique dans les marches menant jusqu'à mon appartement qu'il ne faut pas rester triste tout seul, que nous pourrions alors nous tenir compagnie comme il se doit.
- J'ai pris des chips pour manger ! Bon, on ne va pas manger que ça, mais c'est déjà un bon début. J'avoue que quand je ne vais pas bien j'ai tendance à un peu trop manger.
- Pas moi... Lui confiais-je.
C'est même tout l'inverse, je ne mange rien, pensais-je.
- On n'est pas obligé de manger tout de suite, on verra ça plus tard ! Il y a un autre remède à la tristesse, les dessins animés. Tu vas voir il n'y a rien qui ne change plus les idées et c'est ce que l'on va regarder ce soir. Bien sûr, si encore une fois tu veux parler, je suis là.
- Merci.
Je sais pertinemment que je ne vais rien dire, de toute façon je n'ai rien à dire. Je n'ai même pas de quoi être triste, j'ai tout ce qui me faut. Antoine a perdu un de ces êtres les plus chers et pourtant il est là pour tenir compagnie au pauvre malade incapable de prendre la vie comme elle vient et d'être heureux. Les pensées les plus sombres commencent à revenir de plus en plus et même si j'essaye de les cacher, ça ne marche pas. Comme puis-je être ici, comment puis-je mériter ce que j'ai quand on voit qui je suis. Moi-même je ne me donnerais pas d'importance, et si Antoine arrêtait de me parler à cause de cette noirceur qui m'anime. J'essaye de respirer comme je peux cependant, rien qu'à cette idée mon cœur s'emballe et pas de la bonne manière. Je ne sais rien faire et je ne vois rien qui pourrait faire qu'il reste avec moi, il va forcément se lasser... Je vais me retrouver seul, est-ce que ce n'est pas tout ce que je mérite ? L'angoisse monte de plus en plus et un simple geste me réveille. Antoine m'embrasse tendrement le front et me sourit, comme si tout allait bien. Je sais que je me monte la tête, mais c'est plus fort que moi et à la simple pensée que je ne peux pas contrôler cette tristesse intense qui s'empare de plus en plus de moi actuellement, mes larmes se mettent à couler. Antoine me parle, mais je n'arrive pas à me concentrer sur ce qu'il dit. Ce n'est que quand il m'attire dans le lit pour le prendre dans ses bras que je me laisse aller à pleurer, sans même savoir pourquoi je pleure. C'est comme si mon être était à la fois vide et tellement rempli qu'il était sur le point d'exploser. Mais pour la première fois je me laisse aller dans les bras de quelqu'un, sans essayer de cacher ce que je ressens et même si ce n'est qu'une miette, ça m'aide à m'apaiser, parce que j'ai l'impression que pour la première fois je peux être moi-même, qu'il sera là pour m'aider si jamais ça par trop loin, qu'il me raisonnera et me soutiendra. Jusqu'à quand je ne sais pas, mais j'essaye de ne pas trop y penser pour le moment. C'est ainsi que je m'endors, la fatigue prenant une place énorme dans mon corps et je sens que celui-ci ne va pas se réveiller avant des heures.
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Au delà des apparences (BxB) Tome 1+2
Roman d'amourBien souvent, les personnes qui nous entourent, comme nous-mêmes, présentent deux facettes. Dans ces deux facettes, il y a celle que l'on projette au monde et celle que l'on garde pour nous. Celle-ci est souvent beaucoup plus dévastatrice et dépasse...