Chapitre 24

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L'infirmière m'a surpris à plusieurs reprises pendant que je parlais d'un dossier à haute voix. Le médecin responsable de Jess m'a dit de lui parler, alors je commente mon boulot. Autant tout faire en même temps. Elle m'a apporté une petite table pour que je puisse m'installer pour travailler plus confortablement. C'est sympa de sa part. Elle ne fait pas partie du clan de celle qui m'évite. Celles qui m'ont bousculé pour me faire sortir de la chambre changent de trajectoire quand elles me croisent... Liz dit que mon air ultra sympathique y est pour quelque chose. Elle se fiche de moi, fidèle à elle-même ! Un peu de légèreté est appréciée par les temps qui courent ! Je sais que je ne suis pas tendre, en rire fait du bien aussi !

Bref, je ne quitte plus l'hôpital, j'ai des vêtements dans un sac et je me sers des douches « public » mises à disposition des patients capable de se laver seul. En plus, je commence à m'habituer à dormir sur cette chaise ! Heureusement qu'elle est confortable ! Quand je l'ai dit à Kay, j'ai eu droit à un sermon sur ma santé physique et mentale. Elle s'inquiète pour moi, elle ne comprend pas que je ne peux tout simplement pas le quitter. Partir d'ici est un calvaire sans nom pour moi. Dès que je pose un pied à l'extérieur de cet établissement, je suis comme un enragé.

J'angoisse, dès que je suis loin de lui. Je ne peux pas faire autrement.

Il repasse une énième IRM en ce moment, dès qu'on aura les résultats, ils prendront la décision de le réveiller ou non. Nous sommes, encore et toujours, en attente. Les médecins vont et viennent, sans vraiment nous informer des avancées. Nous devons gratter pratiquement toutes les informations qu'ils calculent comme anodines. Leurs charabias ne m'avancent pas. Savoir si sa tension est stable ou si ses réflexes moteurs sont bons ne m'aiguille pas si c'est en faveur de sa guérison. Je veux qu'on m'explique en quoi c'est bon signe ! Ce n'est pas si compliqué pourtant !

***

Kay m'a annoncé que ça faisait quatorze jours que Jess avait eu son accident. Je ne compte plus, ça m'angoisse bien trop ! Au lieu de ça, j'investis mon temps dans quelque chose de constructif.

Le comité de gestion des aides pour les victimes du 11 septembre, ce sont eux qui en prennent plein la gueule. Je me motive à me bouger et les gens qui tataouinent se font dégager en express. La patience et la bonne conduite ne font pas partie de mes prérogatives !

J'ai foncé dans le tas et j'ai foutu des coups de pied dans la fourmilière de plusieurs entreprises. Il fallait que ça bouge !

Je ne peux pas rester oisif. Je vais me foutre en l'air sinon !

— Merci, il était plus que temps que vous vous bougiez le cul, vous savez que ces gens attendent ça depuis bien trop longtemps maintenant ?

— Nous savons monsieur Sinclair, mais les délais administratifs sont ce qu'ils sont.

— Je n'en ai rien à foutre de vos excuses. C'est ridicule ce que vous leur avez fait vivre. C'est inhumain !

— Je sais, nous nous en excusons. Votre dossier est réglé, et nous avons avancé dans d'autres. Ce sera réglé avant la fin de l'année, je vous le jure.

— Garder vos promesses pour ceux qui les croient encore. Ce n'est clairement pas mon cas. Mais soyez certain que je veillerais personnellement à ce que vous respectiez celle-ci...

— Merci monsieur Sinclair. Au plaisir de vous reparler !

Enfin une bonne nouvelle ! Ma demande d'aide financière a été acceptée ! La société d'aide au survivant et des premiers secours du 11 septembre ont enfin étudié le dossier de Peter, le père de Jess. J'ai un peu lancé des menaces de contrôle fiscal... J'ai mis en route mon attitude ultra sympathique comme aime me rappeler sans arrêt ma belle-sœur. Faut dire que ça a incité ces idiots à se bouger le cul dans une centaine de dossiers, dont celui qui m'intéresse le plus.

Le prix du péchéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant