Chapitre 29

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Mon téléphone me tire d'un sommeil sans rêves, je ne prends même pas la peine de sortir du lit et de me dégager de l'étreinte de Jess, je réponds.

— Ouais ?

— Salut petit frère. C'est Émilie. Sophie, Jeff, Sam et les enfants sont tous à la maison. Je me demandais si tu voulais te joindre à nous pour déjeuner. Jess est invité aussi, bien sûr. Ça nous ferait plaisir si tu acceptais.

Jess appuie son menton sur mon torse et passe ses doigts de mon sternum jusqu'à mon nombril. Il m'apaise quand il fait ça. Je me sens tellement bien. Je l'aime pour ça.

— Avec plaisir. Tu veux qu'on soit là à quelle heure ?

Il me sourit et embrasse mon mamelon. Des frissons se répandent sur ma peau.

— Vers midi, ça vous va ?

Sa bouche vagabonde dans mon cou. Je ne tiendrai pas plus longtemps.

— On y sera. À tout à l'heure.

Je raccroche sans plus de cérémonie.

— Tu es un diable, espèce de pervers. Attends pour voir.

Il me sourit, je sais exactement ce qu'il fait. Il chasse les ténèbres. Ça tombe bien, j'ai envie de lui. Je roule sur lui. Je vais faire passer cette érection entre ses jolies fesses avant de commencer la journée !

***

Debout devant la porte d'une des deux portes du duplex devant nous, je m'interroge. Qu'est-ce que je fais là ? Est-ce que c'est un guet-apens ? J'ai bien fait de dire oui ?

— Zek, chéri ?

Je l'inquiète. Je ne craquerais pas. Je me le suis promis ! Les fenêtres ouvertes nous laissent entendre un vacarme de tous les diables. Ils sont tous là, je suis fébrile. Malgré tout, j'ai hâte de voir ce que tout cas nous réserve !

— Oui, mon cœur.

Je lève le poing et l'abats dans une force toute relative, contre le bois, pour me faire entendre sans défoncer la porte.

— MAMAN ! ONCLE EZ EST A LA PORTE !

Voilà, la machine est lancée. Je ne peux plus faire demi-tour.

La porte s'ouvre à la volée, en grand j'ai vu sur le salon qui n'a pas beaucoup changé depuis toutes ces années. La couleur des murs a changé de nuance, passant du bleu ou prune. Un immense sofa couleur chocolat trône en plein centre. La cheminée est décorée de photo d'enfant et de diplôme. Une trace que le temps a continué sa course pendant mon absence.

Le brouhaha de voix incessant arrive de tous les côtés de sa maison, je ne sais plus où donner de la tête quand tous les enfants commencent à me prendre dans leur bras à tour de rôle. Même les plus jeunes ne se gênent pas. C'est bizarre, je n'aime pas particulièrement faire envahir mon espace, en ce moment c'est presque qu'agréable.

— Venez vous installer ! On a dressé les tables et la nourriture est prête.

Pendant le repas, les discussions vont bon train. Les études de tout un chacun, les emplois d'été. C'est épuisant, mais vachement intéressant. Je leur donne toute mon attention, j'ai la sensation d'être à ma place au milieu de toutes ses personnes.

— Oncle Ez ? Lui, c'est ton amoureux ?

Sara et la question qui choque. Le silence règne autour de la table. Mes sœurs sont crispées, de toute évidence elles ne pensaient pas que quelqu'un aurait le courage de se lancer.

— Oui. Est-ce que ça te pose un problème ?

Sa petite frimousse me scrute en fronçant du nez et des sourcils. Probablement le masque de sa réflexion. Est-ce que cette génération sera assez ouverte d'esprit pour m'accepter ou ils sont déjà pollués par la religion ? La réponse de la petite déterminera probablement l'issue de ce repas, tout le monde le sait.

Le prix du péchéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant