Épilogue

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Après la mort de mon père, notre vie a changé. Plus radicalement que je veux bien me l'avouer.

Heureusement pour moi, j'ai le meilleur des alliés avec moi ! Il me comble, m'aide et me conseille. Je peux m'appuyer sur lui pour ne pas tomber et il peut se reposer et lâcher prise entre mes bras. Nous formons une équipe du feu de dieu ! Personne ne peut se mettre entre nous. C'est nous contre le monde entier !

Il m'a été indispensable au courant des dernières années. Avec les hauts et les bas de la vie en général, il a su me donner l'équilibre que je recherchais tant.

J'ai fait une nouvelle thérapie. Garry a mis le feu aux poudres, mais j'avais besoin d'autre chose. Je me suis dirigé vers une clinique qui proposait quelque chose de plus précis. C'est un programme pour les victimes des sectes et de violence infantile. Jess veut bien faire les choses, alors il a pris la décision de m'accompagner et de donner son temps pour apprendre à me soutenir.

J'étais à la recherche d'autre chose. C'était devenu nécessaire d'accepter et de comprendre certains trucs. Cette thérapie m'a fait du bien. J'ai pu m'ouvrir au monde. Ainsi mettre un terme à mes problèmes de confiance en l'être humain. J'ai rencontré plein d'autres personnes qui comme moi ont subi le mélange religion/violence. Partager avec des personnes qui savent exactement de quoi je parle a été salvateur. J'ai pu faire la paix avec moi-même et avec les gens qui m'ont tous ignoré à leur manière.

C'est fascinant, la façon dont certains ont été en mesure de synthétiser ce qu'ils ont vécu pour en faire quelque chose de bon et de bien. J'y ai trouvé de la motivation et de la bienveillance. Ça m'a donné une bonne dose de courage.

Quelques semaines après être revenue du Canada, la première fois, toute la tribu nous a rendu visite. C'était infernal d'avoir tout ce monde dans la maison. Pour Jess, il était hors de question qu'ils logent dans un hôtel. Il a ouvert grand les portes de notre foyer et nous avons passé des moments hilarants avec ma famille de sang et de cœur. Parce que bien sûr Sam et mes belles-sœurs voulaient tout savoir sur cette famille. Je les comprends.

J'étais assis dans le jardin, le cul posé tranquille sur nos grosses chaises de détente, en buvant un verre de « Tequila Sunrise ». Et j'avais le cœur léger ! Enfin !

Après toutes ces années, mes deux univers n'en faisaient qu'un. Je n'avais jamais été plus heureux qu'à ce moment-là. Les entendre rire tous ensemble m'a confirmé que l'avenir serait beau.

Par la suite, je suis devenu plus proche de mes neveux et nièces. Et Jess aussi d'ailleurs. Son ascendant naturel pour le tutorat a pris le dessus, chaque fois que les jeunes appellent à la maison, Jess leur fait pratiquer l'anglais au téléphone. C'était très drôle de les entendre bafouer certains mots. Tout le monde l'aime. Faut dire qu'il fait tout pour !

J'ai fait certains deuils au courant de ses années. Comme celui de ma mère. Je n'espère plus qu'elle change d'idée sur mon orientation et ma relation avec Jess. Bornée, elle est. Bornée, elle restera. Ça fait partie de la vie. Je dois l'accepter sans rien exiger. À force de lui montrer que son opinion n'entre pas en ligne de compte dans ma vie, elle a fini par se taire. Même si je l'évite le plus possible, je ne m'empêche plus de les visiter moi aussi.

Et heureusement, ça me rappelle...

Lors d'une de nos visites annuelles, ma mère m'a pris en aparté et elle m'a demandé pardon pour la violence injustifiée. C'est déjà un pas en avant. Mes sœurs ont joué en ma faveur ! Je n'ai jamais su ce qu'elles s'étaient dit, mais ce n'est pas le plus important ! Elles lui ont ouvert les yeux sur un parti de ma condition. Il semblerait qu'elle a compris certaines choses. Comme quoi tout est possible. Je me laisse même le droit d'espérer un tout petit peu.

Le prix du péchéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant