Chapitre 1
La mort du Roi
-Uberin ! Sa Noble Altesse la Reine Quentine m'envoie ! s'écria la valette Silvine en traversant le grancouloir. Le Roi est au plus mal et désire immédiatement voir son fils pour échanger quelques dernières paroles avec lui !
-Ce que l'on raconte est donc vrai, Constanton va mourir ! s'exclama le valet. Voilà une bien triste nouvelle pour les marchands de vin de la capitale !
Horrifiée par cette boutade déplacée de son collègue, Silvine jeta un coup d'œil sur ses côtés puis derrière elle afin de s'assurer que personne ne se trouvait à proximité.
-Tu es fou de dire ça en plein milieu du grancouloir, Uberin ! pesta-t-elle. On aurait pu t'entendre !
-Fou, moi ? De toi, oui, ça je le suis ! rétorqua le valet.
Et d'un pas langoureux, il s'approcha de Silvine puis tenta de l'embrasser, mais la valette lui agrippa l'oreille et la tira allègrement dans un sens, puis dans l'autre.
-Tu vas prévenir le NoblePrince Orason que son père désire le voir, et sur le champ ! lui intima-t-elle.
-Oui, oui, tout de suite ! s'écria le valet tout en grimaçant de douleur.
La jeune femme tira une dernière fois sur le lobe endolori de son collègue avant de lâcher prise. Uberin porta alors ses doigts à son oreille qu'il massa tout en geignant et ce faisant, il omit de se mettre en route. Passablement exaspérée, Silvine fit mine d'un mouvement vif de lui attraper l'autre oreille, mais Uberin esquiva l'attaque en se décalant d'un pas de côté.
-J'y vais, ma chatte sauvage, j'y vais ! Inutile de t'énerver! minauda-t-il, tout sourire.
Puis il disparut dans le couloir du Roi
Quelques instants plus tard, le NoblePrince Orason pénétra dans l'antichambre des appartements royaux. Le VilSieur Piteron VilFort, commandant des gardes d'ÉrineVil, la capitale du Royaume, se trouvait de faction à la porte de la chambre royale. D'un hochement de tête, il salua le NoblePrince avec gravité, lui ouvrit la porte, puis la referma après son passage. Trois hommes étaient présents au chevet du Roi, le ProbeSieur Léonaron ProbeRond, médecin royal, qui épongeait le visage de Sa Noble Altesse à l'aide d'un linge humide, le SaintSieur Valeran de SainteLueur, plus haute autorité religieuse d'ÉrineVil et Cordon de la famille royale, qui priait en silence au pied du grand lit à baldaquin, et le NobleSieur Flavian de NobleVal, frère puîné du Roi Constanton et GrandAviseur du Royaume, qui tenait la main de son frère dans la sienne.
-Sortez tous ! soupira le Roi Constanton depuis son lit. Je dois parler à mon fils, seul à seul !
Les trois hommes prirent la porte séance tenante, sans dire un mot. Orason s'approcha ensuite du lit, lentement, et à cette occasion, il fut stupéfait par la pâleur du visage de son père ainsi que par l'impression de fébrilité qui se dégageait de lui.
-Je vais mourir, râla Constanton.
Orason alla dénier, mais son père l'arrêta d'un geste résolu de la main.
-J'ai des choses importantes à vous dire et il ne me reste que peu de temps. Ne le mésusons pas avec des sotteries !
Le NoblePrince acquiesça en constatant que son père manquait tant de souffle qu'il devait marquer une pause tous les trois mots qu'ils prononçait.
-Je ne veux pas que vous vous morfondiez de trop sur mon sort, Orason, poursuivit-il. Vous devez vivre, profiter de l'existence, et être heureux dans votre vie d'homme comme dans votre vie de Roi !
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Les Deux Monarques (Tome 1 De La Saga "La Prochaine Civilisation")
FantasyMille ans après l'effondrement de notre civilisation, à ÉrineVil, capitale de la GranQarélie, la mort du Roi Constanton de NobleVal engendre la montée sur le NobleTrône de son fils Orason. Mal préparé à régner, celui-ci devra composer avec le deuxiè...