Chapitre 2 - Rencontre inopinée

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— Je vais vous prendre un café crème s'il vous plaît, dit-il sans me lâcher du regard.

Entendre le son de sa voix me provoque une sensation étrange, une sensation douloureuse. Comme si sa voix grave faisait rebattre mon cœur qui n'avait pas fonctionné depuis très longtemps. J'arrête de respirer, paralysée, qu'est-ce qu'il m'arrive ? Son regard d'un gris intense me sonde, il descend le long de mon corps, ce qui me fait rougir. Puis il remonte lentement vers ma cicatrice bien visible comme je me suis attachée les cheveux. Au lycée, je fais en sorte de toujours la cacher derrière mes cheveux. Je déglutis péniblement et me ressaisis.

— Un ca, je m'éclaircis la voix. Un café crème, c'est noté, j'arrive tout de suite.

Sans le laisser répondre, je file en cuisine annoncer sa commande. Après quelques minutes, je reviens en l'évitant soigneusement du regard. Je pose son café devant lui avec une serviette, il me remercie, mais alors que je m'apprête à repartir il m'interpelle.

— Oui ? Vous désirez autre chose ? Demandé-je.

— Oui, j'aimerais connaître ton prénom, devant mon air surpris, il continue. Tu m'as aidé tout à l'heure, je pense que c'est la moindre des choses que je connaisse au moins le prénom de celle qui m'a « sauvé » du grand méchant loup, raille-t-il.

Sans m'en rendre compte, je froisse les pages de mon calepin entre mes mains, pourquoi me rend-il autant nerveuse ? J'ose un regard dans sa direction et remarque qu'il penche sa tête pour me regarder. Ses yeux croisent les miens et je détourne le regard, je m'attarde alors sur les fossettes sur ses joues. Puis à son piercing sur sa narine droite. Mon cœur commence à battre fort dans ma poitrine ça en est presque douloureux.

— Je travaille, je n'ai pas le temps, finis-je par dire avant de disparaître loin de lui.

Cela me demande un effort incroyable pour ré-afficher mon sourire de façade et poursuivre mon travail comme si de rien n'était. Après mon service, j'ai commencé à oublier cette entrevue avec le nouveau. Épuisée, je pense déjà à mon lit.

Une fois, dehors, je me décoiffe les cheveux et lève les yeux vers le ciel. La nuit est déjà tombée et les étoiles sont apparues.

— Moi aussi j'aime observer les étoiles, la voix à côté de moi me fait sursauter.

Je me retourne et vois le nouveau adossé contre le mur en train d'observer les étoiles. Pendant un moment, je me demande si je ne devrais pas avoir peur, il m'a quand même attendu jusqu'à tard le soir... Un peu comme un stalker non ? Dans les séries policières que ma mère regarde le dimanche soir ça commence souvent comme ça. Puis la pauvre serveuse est portée disparue. Cette pensée me fait froid dans le dos.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? Demandé-je sur la défensive.

Il se redresse et fait quelques pas vers moi, je distingue un peu mieux son visage. Il m'observe comme si j'étais quelque chose qu'il n'avait jamais vu, je sens que je pique sa curiosité pour je ne sais quelle raison.

— Tu m'as dit que tu travaillais, donc je me suis dit que si je voulais avoir une discussion avec toi, je devais attendre la fin de ton service, répond-il de façon désinvolte. Pourquoi tu travailles ici ?

— Pourquoi pas ? J'essaye de mettre des distances entre nous en répondant sèchement.

Je ne veux pas d'un nouvel ami, encore moins d'un flirt. De plus, ce jeune homme me fait ressentir des choses que je ne veux pas ressentir. Raison de plus pour l'éviter un maximum.

— Les filles de notre âge, ne passent pas le peu de leur temps libre à bosser, s'explique-t-il en faisant un pas de plus dans ma direction ce qui me fait encore reculer.

LyraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant