Chapitre 17 - Nouveau plan

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— Et pourquoi l'intervention avec ton arc ?

Je n'en croyais pas mes oreilles !

— Oh, ça..., Peter se gratte le haut de sa tête, gêné. Et bien, je devais être sûr que tu n'avais pas de pouvoir... Tu sais au cas où tu ne voudrais pas rejoindre la Horde. Dans ce cas-là, j'aurais dû t'amener de force. Désolé, mais je ne peux pas te laisser aux mains de Léon ou Daniel.

— Daniel ?

— Le chef du cercle du soleil, lui aussi veut exploiter tes pouvoirs pour gagner cette guerre. Les deux sont des manipulateurs très dangereux, qui utilisent leur peuple pour assouvir leur vengeance, peste Peter entre ses dents.

— Si j'ai bien compris, les deux chefs de clans sont ceux qu'on doit arrêter.

— Oui, mais on ne pourra pas le faire seul, même si on t'a de notre côté. Avec Luna, notre idée est de réunir les nocturnes ainsi que les enfants du soleil. Si on s'unit tous ensemble, on arrivera à faire cesser toute cette merde. Je sais qu'on ne s'apprécie pas, mais si tu veux la paix et ne pas jouer de rôle dans la querelle de Léon et Daniel. Ton meilleur choix, c'est de t'enfuir avec moi ce soir.

Je hoche la tête. L'idée de faire partie d'un groupe contre le gouvernement et cette guerre, me plaît bien. Je suis peut-être forcée de participer à cette histoire, mais je peux quand même prendre mes propres décisions. Et je choisis de sauver le peuple. De sauver tous ces innocents qui ont perdu un proche. Tout ça a commencé à cause d'une fille qui avait les mêmes pouvoirs que moi. Je me sens donc concernée, presque fautive par tous les malheurs engendrés ces derniers millénaires. Je comprends mieux tout. Depuis le début, j'ai été confronté à plusieurs phénomènes contradictoires. Tous ceux-ci me faussaient dans ma façon de voir la vérité. Ni les enfants du soleil, ni les nocturnes ne sont les méchants de cette histoire. Et mon but n'est pas de faire gagner un clan contre l'autre. Mais de rétablir l'équilibre entre les deux, comme dans le passé. Si je suis la plus puissante d'entre tous, alors je pourrais utiliser mes pouvoirs pour ramener une bonne fois pour toutes la paix.

— Mais attends, l'arrêté-je. Ce n'est pas encore de belles paroles pour que je sois de nouveau une arme de guerre, mais cette fois pour la Horde ?

— Mon but n'est pas de t'utiliser, il soupire puis plonge son regard azur dans le mien. Si tu veux nous aider, c'est ton choix. Et seulement le tien. Tant que Léon ou Daniel n'ont pas la main sur tes pouvoirs, je ne te demanderais rien de plus.

Je le jauge longuement du regard. On m'a tellement menti. Tellement joué avec la vérité que je ne sais pas si je dois lui faire confiance. Il a été étrange avec moi depuis le début. Mais je comprends à présent, quand il m'a demandé si mes menottes me faisaient mal. Nous étions seuls. Puis une fois devant Léon, il a repris son visage de garçon désagréable me jetant hors de la voiture. Une fois dans l'antre des nocturnes, Peter devait garder sa couverture de peur d'être surpris familiarisant avec moi.
Me tromper dans mes choix m'effraie au plus haut point, mais que peut-il me cacher de pire que ce qu'on ne m'a déjà fait auparavant ?
Et puis je ne saurais dire comment, mais je sens que mon instinct me pousse à le croire.
Peter me raconte alors son plan, que je nomme : évasion post cérémonie. Je note mentalement ce que je dois faire. Puis le nocturne fait disparaître les boules magiques attrape-sons. Il se remet aussitôt dans son rôle de garçon horripilant. Qui ne m'a pas manqué d'ailleurs.

Assise en face d'une longue table qui donne l'impression d'être interminable. Je mange silencieusement sous les yeux admiratifs de Léon. Quand nous sommes arrivés dans la salle à manger, le chef des nocturnes est déjà là. Il m'accueille en me soulignant comme je suis belle dans cette tenue.
A présent, mangeant un bout de brioche, je fais attention à ne pas croiser le regard du quadragénaire, son visage me réveillant une haine profonde.
Ce soir, je m'échappe !
Cette pensée me donne la force de continuer à faire semblant. Léon pense que ces paroles dans la salle de bain m'ont impacté. Qu'il a réussi à s'immiscer dans mon esprit. Pourtant, c'est moi qui mène la danse à présent. Son beau château de cartes dont il est si fier, s'apprête à s'effondrer. Et non par les enfants du soleils, ses ennemis. Non... Par son propre peuple. N'est-ce pas hilarant ?
Un sourire étire mes lèvres, ce que ne manque pas de remarquer Léon.

LyraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant