Chapitre 18 - Claryssa

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Après les derniers mots de Léon, j'ai perdu tout appétit. Peter également vu son petit-déjeuner à peine entamé. Le plus frustrant est que je ne peux même pas en parler avec le nocturne, connaissant le chef de la confrérie du sagittaire, nous sommes sûrement sur écoute. Ou quelque chose du style.

Je me redresse sur ma chaise la faisant grincer par la même occasion contre le carrelage, ce qui fait sortir le jeune homme de ses pensées. Je sais qu'il réfléchit à une solution, en revanche, je ne sais pas s'il y en a vraiment une à trouver. Comme le dit souvent ma mère : on n'apprend pas à un vieux singe à faire la grimace. Mon regard se pose sur mon café au lait, maintenant froid. Je ne pourrais pas faire semblant de manger indéfiniment pour repousser l'heure fatidique. Peter sourit tout d'un coup, je reconnais cette expression de visage. Il a trouvé une solution au problème Claryssa.

— Si tu as fini, allons voir Claryssa, propose-t-il en se levant de table.

Je l'imite tout en attendant d'un regard insistant qu'il m'explique son plan. Mais Peter me contourne sans me prêter la moindre attention. Je sais que nous devons jouer la comédie, mais il pourrait au moins me donner un indice.

— Tu ne peux pas m'en dire un peu plus sur cette femme ? demandé-je sur un ton plein de sous-entendu.

— Mise à part qu'elle a plus de mille ans, rien de bien intéressant. Claryssa est une Hermite, autrefois personne ne connaissait réellement où elle vivait. A présent, avec l'âge, elle loge dans une cabane proche des falaises. Je t'avoue que ce n'est pas la porte d'à côté, Peter prend une salière en verre sur la table avant de me montrer la sortie.

— Mais c'est possible de vivre aussi longtemps ?

— Normalement, les sorciers ont une longévité plus longue que les humains. Nous pouvons atteindre facilement les trois cents ans. Mais pour la sorcière des nocturnes, c'est différent. Elle a usé de charmes et de sortilèges anciens pour tromper la mort.

Trois cent ans... Je vais vivre très longtemps apparemment. Ca me fait penser aux séries sur les vampires que je regardais avec Beka. Elle qui rêvait d'en devenir un, elle serait très jalouse. Je lance alors un regard sceptique en direction de mon acolyte tout en le suivant à travers le hall. Pour la seconde fois, l'escalier central attire mon attention. Je me demande ce que cache Léon à l'étage. Sûrement quelque chose de sombre et de dangereux. Et peut-être magique, car quelque chose en moi semble perturbé par cet étage mystérieux.

Aujourd'hui, l'antre des nocturnes grouille de personnes. La disparition de la quatrième troupe ainsi que la présence du cercle du soleil a affolé tout le petit peuple. J'ai l'impression d'être dans un terrarium qu'on aurait secoué. Les fourmis s'agitant dans tous les sens. Je vois Peter échanger quelque hochement de tête discrets à certains hommes passant dans les couloirs. Ça doit faire un bout de temps maintenant que mon acolyte à corrompu quelques soldats de Léon. Mettant en place son plan à l'abri des regards.

Je prends à bout de bras le bas de ma robe, afin que le tissu ne touche pas le sol boueux. Peter commence à prendre de la distance. D'un pas rapide, il quitte le château pour s'enfoncer dans les bois. Avec difficulté, je zigzague entre les branches et les ronces qui menacent de déchirer ma tenue. Vraiment pas pratique les robes bouffantes pour les promenades en forêt. Mes talons s'enfoncent dans la mélasse ce qui me fait perdre l'équilibre. Je percute brutalement le dos de Peter l'arrêtant dans sa marche. Il se tourne vers moi et secoue la tête en me regardant de la tête au pied.

— Excuse-moi Lyra, j'ai complètement oublié que tu étais en robe. Ça ne doit pas être facile pour t'aventurer dans une forêt comme celle-ci.

— Non pas vraiment en effet, soupiré-je en sentant les muscles de mes avants-bras chauffer par le poids du tissu que je porte.

LyraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant