Lyra

Chapitre 13 - Révélation

Perdue dans le couloir sans fin du château, je peine à retrouver mon chemin. Je suis pieds nus et la fraîcheur du sol me pique la plante des pieds. Apeurée, je regarde autour de moi et comprends que les murs se rapprochent lentement. Je cours alors droit devant espérant sortir d'ici avant de me retrouver aplati contre les parois du château. Lorsqu'une douleur aiguë m'arrête dans ma course, je baisse les yeux vers le sol et vois un clou traverser mon pied-droit. Un cri de souffrance s'échappe alors de ma bouche, je tombe à genoux en tapant du poing sur le sol. Avec deux doigts, j'essaye de retirer le clou, mais la douleur est insupportable, comme mettre du gros sel sur une plaie ouverte. Les larmes inondent mon visage, je n'ai pas le temps de rester ici, il faut que je me relève sinon les murs vont se refermer sur moi. Je prends donc mon courage à deux mains et arrache d'un coup sec la tige métallique de mon pied. Mon cri sectionne violemment mes cordes vocales pendant que je reprends ma route en boitant. Je fais de mon mieux pour garder un bon rythme, mais avec mon pied blessé, je le sais d'avance, je n'y arriverai pas. Les murs touchent à présent mes bras, la panique m'assaille alors que j'accélère ignorant la douleur que me provoque le sol contre ma plaie.

— Liz, tu peux y arriver, je suis là, s'écrit alors Neil que j'aperçois au fond du couloir.

— Neil ! Hurlé-je les larmes coulant le long de mes joues.

Il me tend les bras en me souriant. Son sourire qui fait rebattre mon cœur. J'essaye d'arriver jusqu'à lui, mais les parois me compressent m'empêchant de faire le moindre mouvement. Je tends alors mon bras râpant ma peau au passage contre les pierres du mur. Lançant un regard désespéré en direction de Neil qui n'est qu'à quelques mètres, je suffoque sous la pression du mur contre mes côtes.

Je me réveille soudain trempée de sueurs hurlant le prénom de mon protecteur. La respiration rapide, j'observe autour de moi me demandant où je suis. Des draps soyeux me recouvrent les jambes, je remarque aussi que je ne porte plus mes vêtements, mais une sorte de robe blanche en toile. Paniquée, je me demande qui m'a changé.

— Tu es enfin réveillée, pendant un moment, j'ai cru que tu dormirais jusqu'à ton ascension, s'exclame Peter qui est assis sur une chaise en face de mon lit.

— Peut-être que si ce vieux nocturne ne m'avait pas ensorcelé, je n'aurais pas dormi autant, pesté-je en me massant les tempes. D'ailleurs, j'ai dormi combien de temps ?

Je me redresse rapidement ce qui me provoque une vive douleur dans le crâne. Je lâche un juron en prenant ma tête entre mes mains. On m'a enlevé et drogué pour que je reste sage le temps de mon sacrifice. Certes, Léon a utilisé ses pouvoirs et non de la drogue, mais le résultat est le même. Cette sensation de haine envenime mon sang et coule dans mes veines. Je suis une personne, qui a des pensées et des émotions. Je ne suis pas cette espèce de poupée que tout le monde trimballe à son grès. Cette impuissance a trop duré. A présent que j'ai repris des forces, je me sens plus forte que jamais !

De plus, j'ai un avantage sur mes ennemies et ça grâce à mon cher protecteur. Ayant détruit le corps du nocturne que j'ai tué, le reste des membres de la confrérie ne sont pas au courant que je possède déjà une quantité phénoménale de magie. Je vais donc continuer à faire profil bas et attendre patiemment le moment propice pour les utiliser. Misant sur leur surprise pour m'échapper et me cacher attendant que Neil me trouve. J'en suis sûr après le rêve que je viens de faire. Mon protecteur est sur le chemin pour venir me sauver. Je ne peux croire le contraire, rêver de lui est signe, pas vrai ? Le jeune homme aux cheveux rouges me coupe dans ma réflexion.

— Tu as dormi deux jours donc si on fait les calculs...

— Mon anniversaire est demain, le coupé-je sentant l'effroi me gagner.