le mystère des croix rouges (en autoedition)

Chapitre 10/ La pièce secrète

John et Frida étaient partis en ville et avaient ainsi laissé les deux jeunes seuls dans la maison. Immobiles et pétrifiés, ils regardaient la pièce. À l'intérieur, les toiles d'araignées et une obscurité intense rendaient la chambre encore plus terrifiante. Il n'y avait aucun coin dans toute la salle qui n'était pas rempli de photos ou de post-its plein de dessins et de textes dessus.

Il y avait également une petite table en bois, installée au milieu de la pièce. Quelques objets y étaient posés : un verre, une grande bouteille d'eau ainsi que plusieurs stylos de différentes couleurs. Sur le mur juste en face de la porte, il y avait un énorme tableau qui montrait la démarche que faisait le tueur depuis le début. Quand on regardait avec attention, tout était expliqué et détaillé. On aurait dit un vrai professionnel. Comme tout le reste de la maison, cette pièce semblait être la chambre d'un manoir. Les murs étaient dégradés et ouverts à certains endroits. Un grand lampadaire tombait juste au-dessus de leur tête, mais la lumière qu'il émettait demeurait assez faible. Enfin, un grand tapis rouge était placé juste en dessous de la table.

Gabriel observa autour de lui avec étonnement. Sarah, restée près de lui, paraissait tout aussi apeurée et circonspecte. Il fut vite attiré par un papier où un seul mot était écrit, "Important". Les battements de leur cœur augmentèrent soudainement. Ils eurent l'impression que tout le reste de la pièce devenait invisible face à eux. Est-ce que cela signifiait qu'ils avaient trouvé la solution ? De loin, il était compliqué de distinguer ce qui était rédigé mais plus ils se rapprochaient, plus il était facile de reconnaître l'écriture penchée et très petite du père de Gabriel. Sarah arriva devant le papier et lut le message, sans exprimer aucune émotion particulière.

- C'est tout ! s'écria-t-elle d'un ton déçu. Ça ne veut rien dire du tout.

Sur le papier, uniquement trois mots étaient écrits. « Ne fuyez pas ! »

- Est-ce que c'est ça la solution ? Juste "Ne fuyez pas !"

En regardant bien autour d'eux, ils remarquèrent que ce n'était pas le seul endroit où cette phrase apparaissait. Il y avait un papier à chaque coin de la pièce où le même message apparaissait.

- Je n'arrive pas à comprendre pourquoi mon père nous envoie seulement des messages incompréhensibles. C'est déjà le troisième que nous avons reçu.

- C'est forcément ce que ton père voulait dire quand il m'a dit qu'il pensait avoir trouvé la solution.

Gabriel repensa à la situation et une question vint soudainement tourmenter son esprit.

- Si mon père nous indique toutes les choses à faire pour vaincre le tueur, alors pourquoi ne s'est-il pas sauvé ? Pourquoi veut-il nous aider alors que lui-même n'a pas survécu ? Il ignorait forcément des détails importants. Ou peut-être qu'il se trompait depuis le début.

- Ça ne nous aide pas vraiment, répliqua Sarah. Je pense que ce qui pourrait nous faire avancer serait d'apprendre la façon dont il est mort. On en saura sûrement davantage sur cette solution et on découvrira si ton père avait tort ou pas.

- Il faut aller au commissariat dans ce cas. Avec un peu de chance, ils nous diront ce qu'il s'est passé ce jour-là.

La détermination les poussait à aller au bout. Ils ne se voyaient pas abandonner si près du but. Ils sentaient que la solution s'approchait de plus en plus. Malgré ça, Gabriel gardait ce sentiment d'incertitude. Il était convaincu qu'un détail leur échappait. Le mystère ne faisait que s'amplifier au fil du temps, il n'avait aucun doute là-dessus. Une fois sur place, un policier vint les accueillir aussitôt. Il s'appelait Monsieur Wilson. Beaucoup disaient de lui qu'il était l'enquêteur le plus performant et que chacune de ses affaires se terminait, généralement, par un succès. Wilson les invita dans son bureau et leur demanda de les suivre jusqu'au bout du premier couloir. À l'intérieur, Gabriel et Sarah restèrent fascinés par l'organisation parfaite de l'enquêteur. Tout était rangé dans le moindre détail. Les livres sur l'étagère étaient ordonnés par ordre alphabétique, très peu de vieux dossiers sur le bureau et quelques stylos dans un pot à l'extrémité de la table.