le mystère des croix rouges (en autoedition)

Chapitre 11/ Un coupable dans le quartier ?

Plus le jour J approchait et plus l'angoisse montait à grand pas. Comme depuis le début de cette histoire, plusieurs questions hantaient les pensées du jeune garçon. Et pour l'instant, la chose qui le terrifiait était cette solution, si encore il en existait une. Elle allait probablement engendrer encore d'autres victimes et les deux savaient que la mort était inévitable.

C'était soit Sarah et lui, soit ce meurtrier. Pour les deux adolescents, il leur fut difficile de trouver le sommeil durant la nuit. À peine les yeux fermés, Gabriel voyait toutes les scènes horribles qu'il avait pu voir depuis le début de ce séjour à Prague. Les cadavres des pauvres victimes étaient à présent ancrés dans ses pensées.

Le lendemain, des cernes se formèrent sur leurs deux visages et ils durent faire un énorme effort pour rester éveillés.

Ils rentrèrent dans la chambre secrète tôt le matin et passèrent la journée entière à rechercher des indices qui pouvaient les aider à trouver cette solution. Mais seuls les mots "Ne fuyez pas" étaient suspects et se situaient un peu partout autour d'eux. Tous les tiroirs des meubles étaient vides comme si quelqu'un avait vidé la pièce en laissant seulement les post-it collés aux murs.

- Tu sais Gabriel, il y a quelque chose qui me tracasse depuis le début.

- Qu'est-ce que c'est ? De toute façon, au point où on en est, n'importe quelle idée pourrait nous servir.

- Tu ne penses pas que c'est l'un des habitants du quartier encore en vie qui se cache derrière ce mystère ? Après tout, je doute qu'ils aient tous des alibis très fiables.

-Tu voudrais dire que depuis le début, le coupable se cache à seulement quelques mètres de nous ?

- Pourquoi pas ? reprit Sarah. Le vrai responsable se trouve probablement juste sous nos yeux et on l'ignore complètement.

- Les interroger serait beaucoup trop risqué. Ils se douteraient de quelque chose. Tu habites ici depuis longtemps, n'est-ce pas ? Tu connais les personnes encore en vie ?

- Si je me souviens, la maison qui se situe à ma gauche est habitée par une femme célibataire d'environ trente-cinq ans, Mme Cerna. Depuis que je vis ici, elle a toujours été gentille avec nous et elle nous a toujours aidé quand nous en avions besoin. Je ne la vois plus beaucoup ces temps-ci, mais je crois bien qu'elle habite encore là. Ensuite un peu plus loin, il y a un couple de retraités. Ils sont plutôt discrets à vrai dire. Mais contre toute attente, en dépit de leur âge, ils sont toujours vifs et en pleine forme. Les deux autres maisons sont plus intéressantes. Une des deux est habitée par un homme et une femme qui passent leur temps à se disputer. Matin, midi et soir, tu les entends sans arrêt crier pendant des heures. La femme est très malheureuse et je crois qu'elle se fait frapper par son mari. Quant à lui, je l'ai toujours trouvé suspect et pour être honnête, il me fait même un peu peur. En ce qui concerne la dernière maison, il faut avouer que je ne connais pas le propriétaire. Mais une chose est sûre, quelqu'un y habite, je peux te l'assurer. J'ai déjà cherché à identifier la personne à travers sa fenêtre, mais je n'arrive à distinguer qu'une silhouette dans l'obscurité, car les lumières sont le plus souvent éteintes. Je crois que la personne cherche à se cacher. Voilà, tu sais tout.

Gabriel essaya de jouer l'enquêteur.

- Bien, ceci me paraît intéressant. On a donc quatre suspects. Dans ton histoire, on peut déjà éliminer le couple de retraités. Ça reste très peu probable que des personnes de cet âge soient les responsables de tout ça.

- Tu joues à quoi ? fit Sarah en rigolant. Tu te prends pour Sherlock Holmes ?

- Tout à fait, répondit Gabriel assez gêné. Bon, continuons ! Mme Cerna pourrait être impliquée. Ça semble difficile à imaginer, mais elle cache peut-être quelque chose derrière sa gentillesse. Quant aux trois autres. Le couple et l'inconnu, eux, sont sans doute les résidents les plus suspects. Pour l'instant, on va attendre demain matin pour voir qui sera la prochaine victime. On doit rester prudent. N'oublions pas que le tueur se trouve probablement à quelques mètres d'ici.

Ils allèrent s'asseoir sur le canapé du salon. Alors que le soleil était à peine visible par la fenêtre, Gabriel et Sarah échangèrent un regard différent des autres. Il ne leur fallut que quelques secondes pour qu'ils se comprennent.

Les deux voisins avaient besoin d'une pause. Ils passèrent toutes leurs journées à essayer d'éclaircir ce mystère, mais ils avaient comme l'impression que tout était inutile et que de toute façon, la mort était leur seule option.

Au lieu de profiter de leurs vacances d'été en allant à la plage avec leur famille, ils restaient bloqués dans ce quartier en train de résoudre des crimes horribles. Ils avaient vraiment besoin de penser à autre chose qu'à la légende et à ces croix autour d'eux.

Sarah laissa tout ce qu'elle avait dans les mains et s'écroula par terre.

- Il faut qu'on sorte d'ici. Au moins pendant quelques heures.

Gabriel accepta aussitôt sans protester.

Ils se dépêchèrent d'enfiler leurs chaussures et s'en allèrent peu de temps après.

En une soirée, les deux jeunes s'amusèrent plus qu'en un mois entier. Ils se baladèrent dans les rues de Prague comme un couple pouvait le faire. Ils se tinrent la main et sourièrent comme si tous les problèmes s'étaient envolés. Quand ils rentrèrent chez eux, ils avaient enfin réussi à avoir des pensées joyeuses et optimistes.

De toute sa vie, cette fille était celle avec qui Gabriel s'était senti le mieux et il commençait vraiment à beaucoup l'apprécier malgré les circonstances. Mais les problèmes étaient loin d'être réglés et la terreur de se retrouver seuls les angoissait.

Une fois rentrés, ils décidèrent de retourner dans la chambre secrète pour récupérer leurs affaires.

Presque toutes les maisons du quartier avaient des croix dessinées et il fallait trouver un plan le plus vite possible pour lutter contre ce tueur. En marchant comme des zombies à cause de la fatigue, Gabriel et Sarah se dirigèrent vers la porte de la pièce secrète. Lorsqu'ils avancèrent, le grincement des marches sous leurs pas résonna dans toute la maison.

Alors que Gabriel s'apprêtait à sortir la clé, le pire arriva. Malgré son envie de fermer les yeux, il les ouvrit très grands et répéta dans sa tête cette phrase, "c'est fini", comme pour mieux s'en convaincre.. Il espérait se retrouver dans un rêve et se réveiller au beau milieu de la nuit, mais ce n'était pas le cas. Ses parents venaient de tout découvrir. Ils les regardèrent d'un air à la fois énervé et terrorisé. Ils observaient la pièce secrète d'un visage crispé. Frida fut sur le point de s'évanouir. Elle recula et s'assit par terre.

John quant à lui, s'avança. Il mit ses lunettes de vues, regarda la pièce et tout en entrant à l'intérieur il s'écria,

- Bon sang ! Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe ? Je ne comprends rien à toute cette histoire !  

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