le mystère des croix rouges (en autoedition)

Chapitre 19/ un espoir

Il n'arrivait toujours pas à croire ce qui avait pu se passer cette nuit. Lorsqu'il sortit de chez lui, le jeune garçon commença à marcher, la tête baissée et les yeux en larmes. Il se dirigeait vers la ville, sans vraiment savoir où aller. Il suivait seulement les couleurs du lever de soleil en espérant qu'il le mène à un endroit où il aurait pu oublier la vie. Il regardait autour de lui les maisons du quartier et les enfants qui jouaient dans les jardins avec un sentiment de culpabilité intense.

Mais au bout de quelques minutes de marche, il s'arrêta soudainement lorsqu'il vit une chose qui le rendit perplexe.

Le journal de la ville était distribué dans toutes les boîtes aux lettres du quartier. L'un d'eux était par terre, près du trottoir et des poubelles avec un titre présent un gros sur la première page :

"Deux nouveau cadavres retrouvés dans le centre de Prague"

Gabriel se dépêcha de ramasser le journal et essaya de lire les phrases écrites en anglais à côté des textes originaux.

" Deux nouveaux cadavres ont été retrouvés aujourd'hui dans un arrêt de bus de Prague près du pont Charles. Ce sont les corps d'un couple espagnol qui avait prévu de quitter la ville et qui se rendait en direction de l'aéroport la nuit dernière. Les corps ont été retrouvés allongés sur le sol, les bras croisés. On pense qu'il s'agirait du même tueur qui a assassiné deux adultes il y a plusieurs jours sur les monuments de la ville. Il s'agirait d'un tueur en série qui se balade dans Prague avec déjà quatre meurtres à son actif. On vous demande de faire attention et de rester chez vous le plus possible, en attendant que la police ne retrouve ce coupable. Nous vous tiendrons au courant pour la suite. "

Gabriel n'arrivait pas à y croire. Comment était-il possible ? Comme il avait pu le comprendre, une seule maison venait d'être éliminée chaque nuit. C'était étrange que cette fois il y en avait deux. ? Est ce que Sarah était vraiment morte ? L'espoir de Gabriel réapparut soudainement.

Il ressortit son papier qu'il avait utilisé lors des premières croix du quartier dans les bois. Il prit son stylo et se mit à noter tout ce qui lui vînt à l'esprit.

Comment est-ce possible qu'il y ait eu plusieurs meurtres cette nuit ? L'assassin a bien tué Sarah et son arrière-grand-mère hier soir. Une croix était peinte sur leur maison je ne rêvais pas.

Est-ce que ça veut dire que Sarah est encore vivante ? Si oui, pourquoi dessiner une croix rouge chez elle ? Ou, est- ce que le tueur a agi dans deux quartiers différents en même temps ? Mais ce serait bien la première fois que ça arriverait.

Le début des nouveaux problèmes était déjà en train de commencer. Cette croix était la preuve que la légende suivait son cours. A cela, s'ajoutait le mystère de Sarah qui était loin d'être résolu.

En suivant la logique de la légende, à ce moment précis, Sarah devait déjà avoir été tuée. Mais peut-être que les choses s'étaient passées différemment. Ce n'était pas la première fois que ce nouveau meurtrier changeait les règles de la légende en les réinventant. Peut-être qu'il était passé à l'étape supérieure en éliminant non pas une maison mais deux par nuit. Gabriel refusait de croire cette hypothèse et voulait garder espoir pour Sarah jusqu'à la fin. Il ne pouvait pas abandonner si facilement. Mais pour le savoir, l'unique solution était de retourner dans le quartier des bois. De toute façon, il savait très bien que la seule chose à faire était de rentrer et ainsi finir cet horrible cauchemar. Mais un problème persistait, celui de sa mère qui elle, n'avait aucune envie de repartir.

Gabriel devait la convaincre. Il ne voulait absolument pas prendre le risque d'y retourner sans elle.

Le tueur avait déjà commencé à accélérer et fou comme il était, il fallait s'attendre au pire.

Le jeune garçon rentra chez lui voir sa mère qui était encore dans sa chambre, assise sur son lit. Depuis la veille, il ne lui avait pas adressé la parole.

Il s'approcha de l'escalier lentement et enleva son blouson. Puis, quand il fut à l'étage, il toqua à la porte et alla rejoindre sa mère qui se tenait près de la fenêtre, immobile. Elle regardait la pluie tomber sur les vitres de la pièce.

Elle ressentait toujours en elle cette profonde rancœur qu'elle avait depuis la veille au soir. Suite à l'événement terrible qui avait eu lieu dans l'ancien quartier.

Elle était pensive, mais cette fois, contrairement à ce que Gabriel avait pu remarquer sur son visage, elle semblait inquiète. Son regard était différent.

- Tout va bien maman ? T'as l'air étrange.

Elle demeura muette un instant avant de baisser sa tête et de chuchoter comme si quelqu'un l'observait de près.

- Il a disparu

- Qui ça ? Qui est-ce qui a disparu ?

- Le policier. Il est parti. D'une voix toujours aussi anxieuse et circonspecte, elle lui demanda pardon.

- Comment ça, disparu ? C'est impossible

- Ce matin, en me réveillant il n'était plus là. Il m'avait pourtant promis qu'il allait rester chaque seconde avec nous pour assurer notre protection. J'ai appelé le commissariat et ils m'ont dit qu'ils n'avaient aucune idée d'où il était passé. Depuis, on n'a aucune nouvelle de lui. Ça fait bientôt trois heures et il ne répond même pas à son téléphone.  

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