Chapitre 4/ Les premières croix

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Le matin suivant, des bruits stridents réveillèrent Gabriel. L'horloge de sa chambre affichait cinq heures.À l'extérieur, une obscurité intense recouvrait la forêt et il était impossible de sortir dehors sans utiliser une lampe torche ou la lumière de son téléphone portable.

La foudre et des pluies violentes s'abattaient sur les maisons et cette tempête paraissait ne jamais s'arrêter. Plus les minutes passaient et plus l'orage semblait prendre de l'ampleur. À l'intérieur, il faisait tout aussi sombre et comme l'électricité avait du mal à circuler dans les environs, il fallait attendre le lever du soleil pour s'éclairer.

Malgré la fatigue, Gabriel ne put se rendormir. Outre les bruits incessants de l'ouragan, il y avait également son lit qui grinçait dès qu'il bougeait un tant soit peu.

Il se mit à regarder la pluie qui coulait le long de sa fenêtre, avec pour seule distraction le fruit de son imagination. Il resta immobile à attendre dans l'obscurité totale pendant plusieurs heures avant de voir enfin apparaître la lumière du jour. Gabriel sortit de son lit, les yeux à moitié fermés.

La tempête avait fini par s'arrêter. Le soleil, peu visible, commençait à éclairer la forêt et les nuages s'étaient dissipés.

Son visage était devenu pâle. Marchant d'un pas très lourd et assez instable, Gabriel arriva dans la cuisine. Quand il entra, il trouva John qui était déjà habillé et sûrement éveillé depuis longtemps.

- Alors ? demanda-t-il. Ta première nuit dans cette maison s'est bien passée ?

- C'était horrible. Tout ce boucan m'a totalement empêché de dormir. J'ai même eu l'impression d'entendre des bruits qui n'existaient pas.

- Je te croyais moins peureux que ça, répondit John d'un ton ironique.

- Ils avaient pourtant l'air si réels. J'ai ouvert les yeux au milieu de la nuit à cause d'un cri qui semblait être un appel à l'aide d'une femme. Puis quelques heures après, la tempête a débuté.

- Étrange tout ça, répondit sa mère qui passait prendre sa tasse de café. Bon, ça vous dirait d'aller en ville ? Notre rendez-vous est seulement demain, ça nous laisse le temps pour visiter un peu.

- Oui, ça serait super, déclara John, enthousiaste.

Ils se préparèrent et prirent le bus afin de se rendre dans la vieille-ville. Arrivés sur place, ils arpentèrent plusieurs rues avant d'apercevoir le magnifique château qui dominait les hauteurs de la ville. La foule augmenta à mesure qu'ils s'approchèrent ; ils se mirent à suivre les vacanciers qui allaient dans cette direction.

En arrivant sur place, le charme des lieux les subjugua. Ils se rendaient compte que Prague était vraiment une ville pleine de surprises et d'originalités.

Mais les nouveaux touristes qui s'approchaient ne se dirigeaient pas vers le cœur de la vieille ville. Ils avaient les yeux rivés sur autre chose. La foule entière se concentrait autour d'un énorme bâtiment situé à l'extrémité du centre.

Quand ils arrivèrent, ils aperçurent la mythique horloge astrologique qui était placée sur la place de l'hôtel de ville. Le spectacle était fascinant et tous restèrent admiratifs. Mais très vite, un dessin que Gabriel semblait être le seul à avoir vu attira son attention. En faisant le tour de cet immense bâtiment, le jeune garçon remarqua quelque chose de surprenant. Sur le côté gauche de l'hôtel de ville, se trouvait une croix rouge suffisamment petite pour ne pas être remarquée. Les personnes qui passaient devant semblaient l'ignorer mais pas lui. Peut-être parce qu'il avait lu tellement de romans policiers que tout ce qu'il voyait lui semblait suspect ? Pourtant cette croix était tellement banale que même un enfant aurait pu la dessiner.

le mystère des croix rouges (en autoedition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant