Je suis installée sur un tabouret pendant que Viktor passe derrière le bar. Il sort deux verres qu'il remplit.
— Tu fais un ravissant barmaid, commenté-je.
Viktor sourit, fait glisser mon verre sur le comptoir et le fait tinter avec le sien. Après une gorgée, il pose son verre puis me regarde de bas en haut dans un lent mouvement.
— Tu es magnifique, chaton. Tu le sais ça ?
J'en rougirais presque tellement je suis flattée. Je sirote mon verre tout en m'évadant dans mes pensées. Ma relation avec Viktor vient de devenir vraiment sérieuse. On a failli se perdre ce soir. Mais au final c'était pour mieux se retrouver. D'ailleurs maintenant que j'y pense...
— Tu faisais quoi dans cette ruelle en face ?
Viktor pose son verre lentement. Il semble réfléchir.
— Tu veux vraiment le savoir ? me demande-t-il sérieux.
— Bien sûr.
— Tu te souviens du bar qui va s'installer de l'autre côté de la rue ?
— Alors c'est ça ? C'est dans le bar d'en face que tu voulais rentrer. Pourquoi ?
Viktor vide son verre d'une gorgée et se dirige vers sa veste. Il en sors un sac en papier kraft et me montre son contenu.
— Je voulais y planquer ça.
Dans le sac, je vois plein de petits sachets transparents remplis de poudre blanche.
Ça fait un sacré paquet de drogue...
— Où est-ce que tu as eu tout ça ?!
— Ne te préoccupe pas de ça, chaton. C'est le genre de savoir qui ne t'apportera que des ennuis.
Je ne cherche pas à en savoir plus sur ce point là, il a sûrement raison.
— Mais pourquoi c'est toi qui fait ça ?
— Les autres gars voulaient une solution plus... radicale. Alors que j'essaie de résoudre les choses plus pacifiquement, m'explique Viktor. Ils ont fini par accepter mon plan mais seulement si c'est moi qui m'en charge.
— Et ça c'est pacifique ? dis-je avec brin d'ironie.
— Aussi pacifique que possible, crois-moi. Personne ne sera blessé.
— Je crois que je comprends.
— J'avais une opportunité cette nuit. Je me suis assuré qu'ils ne seraient pas là, continue Viktor. Seulement maintenant... le soleil va bientôt se lever.
Il semble vraiment déçu.
— Bien, dis-je en posant mon verre un peu trop fort sur le comptoir. Qu'est-ce qu'on attend ?
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Je crois qu'on a assez perdu de temps comme ça, non ? Allons-y dans ce bar.
— Parce que tu souhaites venir avec moi ?
— Oui.
— Non, me répond-t-il en souriant.
— Parce que tu crois que tu as le choix ? Si tu te dégonfles, j'irai moi même mettre ce foutu sac dans leur bar.
Viktor rigole devant mon air buté et se penche au-dessus du comptoir entre nous. Ses lèvres rencontrent les miennes dans un baiser chaleureux et enflammé.
Comme souvent, je me perds dans son baiser et je ne sais plus trop ce que je disais. Je tire sur son t-shirt pour l'attirer plus près de moi. Il ne se fait pas prier. Il saute et glisse par dessus le comptoir pour me rejoindre.
Je suis encore installée sur le tabouret. Il se met entre mes jambes. Ses mains glissent contre mon corps. Je m'accroche à lui et passe mes jambes autour de sa taille. Il grogne de plaisir contre mon cou. Sa respiration est lourde et chaude.
— Viktor... soupiré-je. Il faut... Il ne reste plus beaucoup de temps...
Je ressens immédiatement un manque lorsque Viktor s'éloigne de mon cou. Son regard est mutin.
— Viens, me dit-il en me prenant la main.
Il me donne mon manteau qui est resté sur la table de billard puis il met son blouson. Il me reprend la main et nous nous dirigeons vers la sortie, non sans avoir pris le fameux sac avec nous.
On remonte la ruelle jusqu'au bâtiment sombre du bar concurrent. Viktor jette un regard rapide autour de lui et ouvre la porte après avoir forcé la serrure. Je suis impressionnée du résultat, on y voit que du feu ! Il m'est arrivé dans mon ancienne vie de devoir forcer une porte mais ça consistait surtout à donner de grand coup dans la serrure jusqu'à ce qu'elle cède. Alors que là, c'est du travail de pro. On se rue à l'intérieur.
— OK, on doit faire ça vite, m'annonce-t-il. Suis-moi.
On arrive dans la pièce principale. Il reste encore quelques caisses en plein milieu et du matériel de chantier.
— Ils vont ouvrir quand ?
— D'ici quelques jours. Sauf que l'idée est de les faire tomber avec ça avant qu'ils ne puissent ouvrir, me répond Viktor en levant le sac en l'air. Bon, et maintenant... où allons-nous le planquer ?
Viktor jette un regard autour de lui et je fais de même.
— Tu cherches à les faire tomber en tant que consommateur ou vendeur ? demandé-je.
— C'est important ?
— Oui, c'est pas la même planque.
— Vendeur.
— Alors dans ce cas...
Je prends le sac et le planque sous le bar, derrière les bouteilles.
— Voilà, comme ça on peut croire qu'ils glissent facilement une dose sur le comptoir en même temps qu'ils servent à boire.
Viktor me regarde un instant et je ne sais pas quoi penser. Mon plan me semble ingénieux mais je me trompe peut-être. J'ai comme un doute maintenant.
— Tu es encore plus dangereuse que je ne le pensais chaton, commente Viktor en rigolant.
Je vois de la fierté dans la manière dont il me regarde mais aussi du désir.
— Concentre-toi. C'est quoi la suite ?
— La suite, j'envoie un tuyau au flic et on attend, me répond-t-il.
Après s'être assuré que personne ne nous ai vu, on retourne au bar de Viktor sous les premières lueurs du jour. Une fois bien à l'abri, Viktor me prend tendrement dans ces bras.
— On peut dire que la nuit a été productive, me dit-il.
— Oh que oui...
J'ai l'impression que mon arrivée à l'Eclipse avec Alice était il y bien 3 jours alors que c'était il y a tout juste quelques heures. Maintenant que toute l'adrénaline est retombée, je me sens exténuée.
— Reste dormir ici. Avec moi... m'ordonne Viktor.
Je le regarde dans les yeux et lui fait oui en hochant de la tête. Outre le fait que je souhaite dormir le plus tôt possible, j'ai hâte de voir son lieu de vie.
On monte des escaliers situés dans la remise et on arrive sur un petit couloir avec une porte. Viktor ouvre, son appartement est situé juste au-dessus du bar.
On arrive directement dans une grande pièce aménagée en loft. Tout est incroyablement propre et rangé. Je ressens une légère honte en repensant à l'état de mon appartement lorsque Viktor est venu.
Le tout est décoré avec goût dans son style biker. Les murs sont en brique, il y a un coin salon avec un canapé en cuir, un coin cuisine dans les tons foncés et surtout j'aperçois au fond un lit qui n'attend plus que moi.
Viktor me déshabille lentement en me donnant de légers baisers dans le cou. Il soulève la couette et m'allonge dans le lit. Il prend le temps de se déshabiller à son tour et me rejoint. Je me blottis contre lui et m'endors à la seconde où ma tête se pose au creux de son épaule.
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Un Biker Libre
Roman d'amourRoxanne est une jeune fille de 24 ans qui est indépendante depuis plusieurs années. Elle cherche une personne qui puisse partager sa vie tout en lui laissant sa liberté. Après plusieurs échecs, elle pense chercher l'impossible. Jusqu'au jour où elle...