Chapitre 28

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Il est minuit et demi, je suis assise sur une chaise, le téléphone posé sur la table à attendre que Viktor appelle.

Cela fait bien quarante minutes que Connor m'a ramené chez moi. J'ai rapidement fait un sac avec quelques affaires de rechange comme Viktor me l'a conseillé. Puis j'ai proposé à boire à Connor. Et maintenant on est là, à attendre tous les deux en silence un signe qui nous dise quoi faire.

Je suis trop angoissée pour faire la conversation. Connor est assis sur mon canapé et semble plus inquiet de me voir dans cet état que pour Viktor. Il a pas arrêté de me rassurer en me disant que Viktor allait bien, qu'il avait l'habitude de ce genre de chose. C'est gentil de sa part, j'aurai voulu lui répondre mais j'ai la gorge nouée.

J'ai confiance en Viktor. Je sais qu'il va trouver un moyen de gérer la situation. Mais je ne supporte pas de rester à attendre sans rien faire ! Je préfère quand je passe à l'action. Une sonnerie retentit, mais ce n'est pas la mienne.

— Ah, c'est Viktor, indique Connor en sortant le téléphone de sa poche.

Pourquoi il appelle Connor au lieu de m'appeler moi ?

— Oui ? répond Connor. Non, tout va bien. Oh merde ! Tu es sûr ? D'accord. Euh...

Connor me regarde inquiet. C'est horrible de ne pas pouvoir entendre toute la conversation ! Connor continue.

— Bien sûr. Ok, je te la passe. Tiens, me dit-il en me donnant le téléphone.

Je m'isole dans ma chambre pour pouvoir parler tranquillement.

"Roxanne ?" résonne la voix grave de Viktor.

"Oui, c'est moi. Tout va bien ?"

"Je suis vraiment désolé, chaton."

"Pourquoi ?"

"J'aurais du te ramener chez toi après tout ça. Mais j'avais peur que ça te mette encore plus en danger."

"Pourquoi ça m'aurait mise en danger ?"

"Parce que tout le monde là-bas me connait. Et puis de toute façon, j'ai bien fait. J'ai fini par me faire coincer par quelques gars."

"Oh putain ! Tout va bien ?" demandé-je tout d'un coup inquiète pour Viktor.

"Quelques égratignures, rien qui mérite les urgences. On a échangé quelques coups puis j'ai réussi à leur échapper."

"Mais ils savent où tu vis !" m'exclamé-je un peu trop fort.

"Crois moi chaton, ils n'oseront pas se pointer dans mon bar. C'est l'endroit  le plus sûr que je connaisse. C'est d'ailleurs pour ça que je voulais que t'y viennes."

"Oui, je suis prête d'ailleurs. On peut venir ?"

"Pas tout de suite. Je vais gérer la situation, m'assurer de savoir quand on pourra montrer notre tête à nouveau. Je pense que d'ici deux jours, tu pourras me rejoindre chez moi."

"Deux jours !"

"Oui, je sais. Connor restera avec toi. Tu es en sécurité avec lui."

"Je serais surtout en sécurité avec toi ! Viktor... s'il-te-plait, laisse moi te rejoindre."

"Non chaton. Dans deux jours, promis. Et qui sait, si tout se passe bien peut-être que... tu pourrais rester chez moi de manière un peu plus définitive."

"C'est vicieux ce que tu fais." dis-je d'une voix boudeuse bien que mon coeur s'emballe à cette idée.

"Tu me connais. Allez chaton, on se voit bientôt. Et sois gentille avec Connor. Enfin... pas trop non plus hein ?"

Un Biker LibreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant