J'ai repris mon rythme quotidien tout en continuant de rendre visite à Viktor deux à trois fois par semaine. Les aller-retours à la prison sont assez contraignants mais je ne veux pas rater un seul moment en sa compagnie. Je passe mes journées à travailler et mes soirées à me renseigner sur son dossier. Je sais qu'il a ses supers avocats pour l'aider mais je ne supporte pas de rester sans rien faire.
Ce soir mes yeux sont en train de se croiser sur des textes de loi. Mon esprit commence à se perdre dans le vide. Il est temps pour moi de rentrer. Je suis la dernière au boulot, encore une fois. Je ferme mon ordinateur et éteins toutes les lumières dans l'open space.
En marchant vers l'arrêt de bus, j'entends des bruits de pas derrière moi. Au début je n'y prête pas trop attention mais comme il est tard et qu'il n'y a personne d'autre dans la rue, je finis par jeter un coup d'œil derrière moi. Je ne vois personne. Je continue. Les bruits sont toujours là cependant. Je m'arrête et fais semblant de chercher quelque chose dans mon sac tout en serrant fort mes clés au cas où. La personne derrière moi devrait me dépasser comme ça. Mais non. Je me retourne carrément cette fois. Personne. Il n'y a que moi dans la rue. Trop flippant. J'ai pourtant clairement entendu marcher. Je continue en accélérant le pas et arrive enfin à l'arrêt de bus.
Faite que le bus arrive rapidement...
Je regarde autour de moi encore une fois quand...
— Hey.
Putain de bordel de merde !
Je pousse un petit cri et me reprends quand je réalise qu'il s'agit de Stéphane en face de moi.
— Putain ! Ça t'amuse ?! lui hurlais-je dessus.
— Je t'ai fait peur ? me demande-t-il en rigolant.
— Tu crois quoi ? T'as pas autre chose à faire que suivre les filles dans la rue, putain ?!
— De quoi tu parles ? Je sors de l'épicerie, répond-il tout sourire en pointant la façade à quelques mètres de là.
— Pfff t'as vraiment un problème... dis-je en lui tournant le dos.
— Désolé. Mais je t'ai vu... Seule dans la nuit à attendre le bus. Je me suis dis qu'une âme charitable pouvait te ramener chez toi. Je suis garé plus loin.
— C'est pas la peine, merci.
Je lui réponds sans même le regarder et j'attends qu'il parte. Mais il reste planté là.
— J'ai appris pour ton mec... Ton amie Alice parle un peu trop à la machine à café.
Je ne réagis pas et regarde droit devant moi.
— C'est pas jolie, jolie... continue-t-il. J'ai étudié un peu son cas. Je dirais qu'il en a pour cinq ans. Facile.
Cinq ans !
Il veut me faire réagir. Je l'ignore. Il finit par changer de sujet en me montrant son sac de course.
— J'ai du saumon. J'ai de quoi improviser un petit chirashi si ça te tente ? Je sais que tu n'aimes pas trop cuisiner.
— Non merci, Stéphane. Sans façon.
— C'est pas la peine de prendre ses grands airs. J'ai bien compris tu sais... Que je suis pas "l'homme de ta vie". Mais bon, en même temps... cinq ans, c'est long. Si jamais tu te sens seule... Je serais ravi de réchauffer tes nuits.
Et il part en mimant un téléphone avec sa main avec un grand sourire. Il doit être aux anges ce con. J'enrage. En rentrant je suis encore tellement sur les nerfs que je ne remarque pas tout de suite que quelque chose ne va pas. Je vais pour mettre la clé dans la serrure mais la porte s'ouvre toute seule lorsque je la touche ! Je remarque qu'elle a été forcée ! Je reste figée sur place sans savoir quoi faire. Mon coeur s'accélère à mille à l'heure. J'essaie d'écouter à l'intérieur de mon appartement mais je n'entends rien.
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Un Biker Libre
RomanceRoxanne est une jeune fille de 24 ans qui est indépendante depuis plusieurs années. Elle cherche une personne qui puisse partager sa vie tout en lui laissant sa liberté. Après plusieurs échecs, elle pense chercher l'impossible. Jusqu'au jour où elle...