Chapitre 23

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Une nouvelle semaine commence. J'ai bien sûr raconté hier à Alice tout ce qu'il s'était passé avec Viktor. Je n'ai pas eu le temps de la prévenir lorsque je suis partie à sa poursuite. Elle était assez inquiète. J'ai bien sûr passé sous silence toute l'histoire du bar d'en face et le paquet de drogue. J'ai confiance en Alice mais il y a des choses qu'il vaut mieux éviter de crier sur les toits.

Viktor m'a envoyé quelques messages durant le week-end mais il semblait assez occupé. J'ai fait quelques allusions sur le fait que je souhaitais revenir chez lui mais il n'a pas relevé.

De toute façon pour l'instant, j'ai bien l'intention de me concentrer sur Stéphane pour lui demander d'éviter de foutre ma vie en l'air. En arrivant au boulot, je regarde son emploi du temps pour voir quand je pourrai lui parler. Je vois qu'il a un point ce matin...

Oh putain de bordel de merde ! L'audience de Madame Sevier !

J'ai complètement oublié ! Je dois moi-aussi me rendre à cette audience. Je regarde l'heure. Même si je pars maintenant, j'arrivais au mieux avec 20 minutes de retard.

Je reprends mon manteau que je viens à peine de poser et cours dans la rue jusqu'à l'arrêt de métro.

Comment j'ai pu oublier ? On doit présenter le dossier pour lui éviter l'expulsion. Stéphane fera le gros du boulot mais je dois quand même être là en tant que témoin de moralité pour Madame Sevier, ou plutôt Sophie.

En sortant du métro, je vois que j'ai des appels manqués de Stéphane et un texto me demandant où je suis. Je perds pas de temps à répondre et je continue de courir.

Une fois sur place, j'ai un peu moins de 20 minutes de retard mais je vois bien à la tête de Stephane et Sophie que c'est déjà trop. Ils ont l'air super stressés.

— Ah enfin ! Tu étais où ? Je t'ai appelé au moins dix fois, me lance Stéphane en panique.

— Oui, désolé. Je m'excuse, dis-je en me tournant vers Sophie. Mais je suis là maintenant.

La pauvre, on dirait qu'elle joue sa vie. C'est peut-être probablement le cas...

— Bien, j'ai pu les faire patienter un peu, me précise Stéphane. On devrait être reçu d'ici quelques minutes.

— Oh, super. Merci.

Moi qui voulait m'en prendre à Stéphane, me voilà en train de le remercier. Quelle merde.

On entre et on s'installe à une grande table. Sophie semble apeurée, je m'installe près d'elle et pose une main sur sa cuisse pour la rassurer.

— Ça va aller, chuchoté-je. Vous avez un dossier en béton, c'est juste une formalité.

En effet. Un peu moins d'une heure après, nous voilà sortis. Nous avons réussi à empêcher l'expulsion et encore mieux, Stéphane a réussi à lancer une procédure contre l'ex-mari de Sophie. Sophie nous prend dans ses bras et nous remercie plusieurs fois avant de s'en aller.

Je me retourne vers Stéphane le sourire encore aux lèvres. Ça me fait chier de l'admettre mais il a vraiment assuré. Son éloquence et son assurance ont vraiment pesé dans la balance.

— Merci, lui dis-je.

— C'est mon travail.

Il est froid et distant. D'ailleurs maintenant que j'y pense, il ne m'a pas regardée dans les yeux de la matinée. Un blanc s'installe entre nous.

— Il faut qu'on parle, finis-je par lâcher.

— J'ai pas le temps.

Il se dirige vers la sortie après avoir regardé l'heure sur sa montre, mais je le bloque en me mettant devant lui.

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