Dépendance

Chapitre 4

Freya

La réalité me frappe de plein fouet. Mon rêve semblait si réel. Je sens encore ses mains chaudes se promener sur mon corps, et son regard perçant essayant de sonder mon âme. Il a hanté mes quelques heures de sommeil, troublant mes pensées par la même occasion.

Au-dessus de moi, ses lèvres s'écrasent sauvagement contre les miennes, et ses coups de reins trouvent un rythme régulier. Il me fait perdre tous mes moyens, allant jusqu'à me faire oublier mon identité.

Il observe l'effet qu'il me fait, un sourire de satisfaction étirant ses lèvres. Pendant ce temps, mes doigts parcourent chaque centimètre de son dos musclé.

Sa bouche trouve refuge dans mon cou. Il malmène ma peau fine avec ses dents, allant jusqu'à marquer mon épiderme.

À cet instant, nous profitons chacun de l'autre dans cet instant de plaisir intense.

Je me relève brusquement, en réalisant qu'on ne s'était pas protégé la veille. Une grossesse non-désirée n'est vraiment pas la bienvenue dans mes projets d'avenir. En m'habillant précipitamment, je repense encore à Logan. Bordel, je l'ai dans la peau..

Dehors, mon regard se pose sur Arthur. Il est appuyé contre le capot de la voiture, une cigarette à la bouche et ses lunettes de soleil sur le nez.

- Mademoiselle Walker, que puis-je faire pour vous ? Demande-t-il, en recrachant la fumée blanchâtre vers le ciel.

- Emmène-moi à la pharmacie.

Le brun jette son mégot sur les graviers de la propriété. Il laisse échapper un nuage de fumée par le nez, en écrasant la cigarette avec sa chaussure.

Sans perdre de temps, Arthur m'ouvre la portière et reste immobile, tandis que je m'installe dans le véhicule. Il s'assure une dernière fois que tout est bon de mon côté et referme derrière moi. Au pas de course, mon chauffeur contourne la limousine et s'installe derrière le volant.

- La prochaine fois que nous sortirons, il serait préférable que tu changes de voiture. Dis-je, en l'observant par le biais du rétroviseur central. La limousine est trop tape à l'œil.

- À vos ordres, Mademoiselle Walker. Répond-il sans quitter la route des yeux.

Le reste du trajet se déroule en silence, me permettant de me replonger dans des souvenirs probablement plus inutiles, les uns que les autres.

- Dorénavant, tu seras accompagnée de ces gardes du corps. Annonce mon père, froidement. Tu n'es pas sans savoir que j'ai un paquet d'ennemis qui souhaitent assister à la chute de mon empire..

- Il en est hors de question ! Hurlais-je, lui coupant également la parole. S'ils sont avec moi, je n'aurais plus d'intimité !

- Notre famille a accumulée beaucoup d'ennemis et leur nombre ne cesse d'augmenter, envahissant nos terres par la même occasion. Ils mettent en péril nos affaires et je refuse de te savoir en danger. Alors, ne discute pas mes ordres, Freya !

C'est en regardant dans le rétroviseur, que je repère aussitôt un SUV noir. Il conserve une distance de sécurité pour ne pas éveiller les soupçons d'autrui. Si les concurrents de mon père apprennent ma présence dans cette limousine, je ne donne pas cher de ma peau.

- Si tu souhaites un jour être à la tête de notre famille, fais tes preuves. Tue cet homme, Freya. M'ordonne mon père.

Christian Walker me force à prendre l'arme qu'il me tend. Celle-ci est étonnamment lourde et froide. J'hésite un moment, en tournant le revolver dans tous les sens. Pesant le pour et le contre.

Ma famille est connue pour le crime organisé. Nous sommes des tueurs professionnels. Des assassins assoiffés de sang et de pouvoir. Mais est-ce que c'est ce que je veux vraiment pour mon avenir ?

Arthur s'arrête devant la pharmacie, m'arrachant brusquement de mes souvenirs. Il m'ouvre la portière et s'efface pour me laisser passer. Et je ne suis vraiment pas étonnée de constater la présence de mes deux gorilles.

D'un pas rapide, j'entre dans l'officine et demande la pilule du lendemain à la charmante demoiselle derrière le comptoir.

Elle esquisse un sourire aimable en me donnant l'objet de ma venue.

- Mademoiselle Walker, tenez. Dit le premier homme chargé de ma sécurité, en me donnant une bouteille d'eau.

- Buvez et nous irons jeter tout ce qui vous encombre. Votre père ne doit pas connaître vos activités nocturnes. Annonce le second.

En lançant un regard noir aux deux hommes, j'avale le cachet avec un peu d'eau. La tâche terminée, je donne le tout au premier. Il regarde les alentours et s'empresse de tout jeter dans la poubelle.

- Arthur, nous rentrons. Ce soir, nous ressortirons. Mais là, il me faut quelques heures de sommeil.

- Bien, Mademoiselle.

Nous remontons dans la limousine. Il se faufile entre les nombreuses voitures en circulation, puis quitte la nationale pour s'engager dans des petites ruelles.

***

Au manoir, je monte en courant dans ma chambre et décide de dormir une heure ou deux. Ensuite, j'irais prendre une bonne douche. Mais là, dans l'immédiat, les bras de Morphée m'attirent à eux.