Dépendance

Chapitre 34

Logan

- PUTAIN ! Hurle Eliott. Qu'est-ce qu'elle fout là ?

Tout le monde remarque la présence de Freya. Elle s'avance d'une démarche assurée entre nos adversaires, qui la dévisagent. Une dizaine de flingues la prennent en joue.

- C'est de la folie ! S'époumone Asher.

- Elle a sûrement dû être informée de la situation... Ajoute Will.

Je m'éloigne du toit, descendant les escaliers en courant. Ma détermination me pousse à accélérer pour la protéger de tous ces bâtards.

Sans jamais lâcher mon arme, mes semelles glissent sur le goudron mouillé à cause des litres de sang et de la pluie qui se sont répandus dessus.

- Je t'ai dit ne plus vouloir te voir en mission. M'énervé-je en la regardant.

- Elle n'est pas en état de se battre. Peste Matthew. Fais-la partir. TOUT DE SUITE.

- Ça ne sera pas nécessaire. Répond-elle, dévoilant son oreillette en décalant ses cheveux. Tu ne pourras pas m'empêcher de tuer toute cette vermine.

- Nous sommes tous condamnés, Freya... Murmure Ezra.

La brune m'embrasse passionnément. Elle sourit en me regardant avec amour. Dès qu'elle s'éloigne de moi, Freya retire le cran de sûreté de ses armes et tend les bras pour nous informer qu'elle est prête à mourir.

- Oui, c'est vrai. Sourit-elle. Nous ne sommes pas des lâches qui baissent les bras face à l'adversité. Mes hommes sont morts pour nous. Ils se sont sacrifiés pour tenter de nous sauver.

- Mademoiselle Walker... Renifle Eliott. Arthur, Church, votre mère, tous... Ils vous ont sauvé la vie au péril de la leur. Ne gâchez pas cette chance...

- QU'EST-CE QUE VOUS ATTENDEZ POUR CREVER CETTE PUTE ?

- Ils sont tous là... Murmure-t-elle. Ne les voyez-vous pas ?

Freya me fait face. Sa robe blanche est couverte de sang. Qu'est-ce que... Puis, je comprenais enfin la raison de sa venue. Les pièces manquantes du puzzle s'emboîtent. La brune connaît le jour de sa mort.

Tout a désormais un sens...

Elle est déjà condamnée.

Ma douce a un pied sur le seuil de la mort. Des larmes inondent ses joues rougies par le froid. Et je sens mon cœur se déchirer au fond de ma poitrine...

Un énième coup de feu résonne.

- Écoutez-moi tous... Murmure mon chef avec difficulté. Je vous donne un dernier ordre... Alors rendez-moi fier, les mecs. Il s'interrompt pour tousser. Ouvrez le feu sur ces fils de pute...

- Matthew ? Disons-nous en chœur.

Pas de réponse.

Nous perdons la connexion avec lui.

La pluie accompagne cette triste journée. N'est-ce pas ironique de constater que même le temps s'est conditionné pour les événements qui ont lieux ?